Actualités des enseignants Archive

Delphine Gardey : Livre du mois !

L’ouvrage Ecrire, calculer, classer de Delphine Gardey, maîtresse de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, a été choisi « livre du mois » par le magazine Sciences Humaines :

Une révolution de papier

Une histoire de la mécanisation du document écrit qui montre comment, en un peu plus d’un siècle, son règne s’est imposé dans toutes les sphères de l’État et de l’économie.

Connaissez-vous Arch Wilkinson Shaw et Henri William Leffingwell?? Le premier, fondateur en 1900 de la revue américaine System, était un militant de la fiche bristol. A.W. Shaw concevait, fabriquait et commercialisait des fiches et le mobilier qui allait autour. H.W. Leffingwell, lui, était un penseur du geste et de l’outil?: ses manuels d’administration scientifique, durant les années 1920, s’affairaient à rationaliser le bureau moderne. Il calcule, au dixième de seconde près, le temps d’ouverture manuelle d’une enveloppe courante et pense à des machines qui le feraient plus vite.
L’un comme l’autre incarnent à la perfection un moment clé de la «?révolution de papier?» dont Delphine Gardey, dans ce livre surprenant, décrit la genèse, l’accélération et le succès, précédant d’assez peu l’arrivée du numérique. (…)
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Thomas Sauvadet sur FranceÔ

Logo FranceôThomas Sauvadet, docteur de l’université Paris VIII, est invité de l’émission Toutes Les France sur la chaîne FranceÔ, ce jeudi 14 février 2008 à 19h40. Le thème de l’émission présentée par Ahmed El Keiy : «Crise des cités ou Crise de l’Etat ?»

Thomas Sauvadet a publié deux ouvrages, Le Capital guerrier : Solidarité et concurrence entre jeunes de cité (Paris, Armand Colin), et Jeunes dangereux, jeunes en danger, Comprendre les violences urbaines (Paris, Editions Dilecta). Il a enseigné au département de sociologie jusqu’en 2005, où sa thèse a été réalisée sous la direction du Pr. Michel Joubert.
Plus d’informations (bibliographie, émissions, articles).

La diffusion des techniques et les cultures

La diffusion des techniques et les culturesDidier Gazagnadou, professeur d’anthropologie au département de sociologie de l’université Paris 8 — et actuellement en détachement à Abou Dhabi aux Emirats Arabes Unis — publie ces jours-ci La diffusion des techniques et les cultures aux Editions Kimé :

Dans cet essai, Didier Gazagnadou examine la question de la diffusion des techniques et ses effets sur les cultures. Les techniques de transport et de communication occupent une place déterminante. L’auteur procède à une certaine réhabilitation du courant diffusionniste et à un examen des raisons pour lesquelles l’anthropologie a rejeté ce courant et la question des diffusions. L’auteur montre que se sont les catégories d’Orient et d’Occident qui, pour beaucoup, ont bloqué le développement des réflexions sur les diffusions. Les exemples sont pris en Eurasie, et en particulier, dans les mondes iranien et arabe qui furent à l’interface de l’Asie et de l’Europe. L’Eurasie occupe en effet une place centrale car y sont apparues des techniques déterminantes pour l’histoire de l’humanité ; techniques qui se sont ensuite progressivement diffusées dans l’ensemble du monde. Enfin, l’auteur aborde la question des diffusions techniques dans le monde contemporain où, du fait de la mise en place mondial du même système industriel, il observe l’apparition d’un mode de subjectivation partagé par un nombre croissant d’individus issus de cultures différentes.
ISBN 978-2-84174-446-6 | 122 p. | 15 €

Didier Gazagnadou est notamment l’auteur de : Joseph Needham, un taoïste d’honneur, Editions du Félin, 1991 ; La Poste à relais : la diffusion d’une technique de pouvoir à travers l’Eurasie. Chine-Islam-Europe, Editions Kimé, 1994 et de divers articles, parus dans Studia Islamica (1986), Der Islam (1989), Etudes Mongoles et Sibériennes (1987), Arabica (1996), Techniques et culture (1999,2001) et Anthropology of the Middle East (2006).

Nicolas Jounin interviewé par Le Moniteur

Nicolas Jounin, sociologue : « Selon l’origine ethnique, on progresse plus ou moins vite sur les chantiers »
Le Moniteur – Expert

Entretien avec Nicolas Jounin, maître de conférence en sociologie à l’université Paris VIII, chercheur au laboratoire URMIS (Unité de recherches migrations et sociétés) et auteur de « Chantier interdit au public, enquête parmi les travailleurs du bâtiment » (Editions la découverte), disponible en librairie à partir du 14 février.

Pourquoi vous êtes-vous intéressé au secteur du bâtiment ?
Ce livre est une version revue et enrichie du travail de thèse que j’avais entrepris. J’ai mené ce qu’on appelle en sociologie, une « observation participante ». Concrètement, j’ai décidé de me glisser dans la peau d’un ouvrier intérimaire en commençant par faire le tour des agences dans le nord de Paris. D’abord manœuvre, sans qualification, j’ai par la suite entrepris une formation de dix huit semaines en coffrage et ferraillage au Greta. Ce qui m’a permis ensuite d’occuper le poste de ferrailleur.

La réalité qui transparaît aux travers des témoignages que vous relatez est aux antipodes des discours officiels ?
Je ne prétends pas décrire LA réalité. Mon étude concerne le gros oeuvre parisien, de 2001 à 2004, dans la peau d’un ouvrier intérimaire. Cette précision faite, c’est vrai que le quotidien des chantiers est difficile. Physiquement parce que les cadences sont éreintantes. Moralement du fait de la précarité de la situation.

Vous expliquez que les logiques du bâtiment ont conduit à confondre poste et origine. Un racisme ordinaire ?
Non, ce serait caricatural de s’en tenir à cette explication. Bien sûr les discriminations racistes existent mais d’autres éléments conduisent à cette situation. D’une part, les politiques migratoires qui dépassent largement le cadre du seul secteur du bâtiment. D’autre part, le recrutement par cooptation, à tous les échelons. Ces trois mécanismes oeuvrent simultanément à ce qu’on confonde poste et origine. L’analyse des chiffres montre que, selon l’origine ethnique, on progresse plus ou moins vite, plus ou moins jeune. Ceci n’est pas figé.

Vous dites que la « pénurie de main d’oeuvre » est une « expression lourde de sous-entendus rarement interrogés par ceux qui la relaient ». Est elle fictive ?
On peut s’interroger sur la réalité d’une pénurie qui n’empêche pas de continuer à produire. Toutefois le problème n’est pas nouveau. En 1964 déjà, Francis Bouygues indiquait que « d’une manière qui est maintenant traditionnelle, la profession du bâtiment ainsi que les administrations se soucient, par périodes, de deux aspects du problème de la main d’oeuvre parce qu’ils sont pour eux un sujet d’inquiétude immédiate : l’insuffisance des effectifs et la hausse des tarifs ». Puisque le problème est identifié depuis si longtemps, comment n’a-t-on pas réussi à le résoudre ?

Au-delà des problèmes de qualité des ouvrages, vous analysez la sous-traitance au regard de l’organisation des chantiers. Quels enseignements en tirez-vous ?
Les entreprises générales ont toujours eu recours à la sous-traitance pour le second oeuvre et les équipements techniques. Désormais, la sous-traitance intègre également la partie gros oeuvre et n’a de justification que la déqualification des tâches, des coûts moindres et la possibilité d’externaliser la variabilité de la production. Sur les chantiers, j’ai pu constater à quel point la superposition de couches hiérarchiques pouvait être source de conflit. Le chef de chantier de l’entreprise principal est toujours tenté de commander directement aux ouvriers de l’entreprise sous-traitante sans passer par le chef de cette équipe. Par ailleurs, bien qu’à échelon et qualification équivalents, un salarié de l’entreprise sous-traitante sera toujours inférieur à un ouvrier de l’entreprise générale. Alors imaginez le statut d’intérimaire chez un sous-traitant…

« La sécurité est l’affaire de tous ». Une utopie ?
Toute la contradiction de la sécurité est « résumée » par un seul homme : le chef de chantier. Un seul homme pour faire respecter les consignes de sécurité tout en tenant des cadences de travail de plus en plus intenses. De ce fait, on tente de responsabiliser chacun des acteurs du chantier. Et on peut constater que les règles de sécurité sont assimilées par les ouvriers. Suffisamment en tout cas pour qu’ils aient conscience de les enfreindre. Ce qui débouche, pour tenir les délais, à un affrontement clandestin du danger.

Propos recueillis par Julien Beideler

Le Moniteur – Expert propose aussi un autre article sur l’ouvrage de Nicolas Jounin : Exclusif : trois ans dans la peau d’un intérimaire du BTP

A l’heure où les entreprises du bâtiment déplorent une pénurie chronique de main d’œuvre, où les initiatives pour séduire les jeunes se multiplient, où le management de l’égalité des chances est mis sur le devant de la scène et où la sécurité devient « l’affaire de tous », le sociologue Nicolas Jounin livre dans « Chantier interdit au public, enquête parmi les travailleurs du bâtiment* » une lecture abrupte du quotidien des chantiers.

Le jeune chercheur au laboratoire Urmis (unité de recherches migrations et société) s’est glissé trois ans – de 2001 à 2004 – dans la peau d’un intérimaire des chantiers de gros oeuvre parisien. D’abord manœuvre puis ferrailleur, il relate un vécu âpre, une immersion parfois brutale avec un quotidien teinté de précarité, de discrimination, de cet humour raciste « assez plaisant pour être objet de rires et assez ambigu pour être porteur de sens ». Les nombreux témoignages qui étayent l’analyse de l’auteur – ouvriers, chefs de chantier, conducteurs des travaux, commerciaux d’agence d’intérim, responsables de ressources humaines…- illustrent les contradictions de la profession : pénibilité du métier, pratiques illégales d’employeurs, dispositions sécuritaires sacrifiées sur l’autel du rendement… S’il n’a pas la prétention de décrire le quotidien de tous les chantiers de France (nous sommes bien dans le « gros oeuvre parisien »), l’auteur, en se plaçant au bas de l’échelle sociale et au sommet de celle de la précarité, décrypte au fil des pages les mécanismes qui conduisent à l’ « ethnicisation des tâches » (correspondance entre poste et origine ethnique) et souligne les dissonances entre travail intérimaire et sécurité.
Certes, les problèmes soulevés par Nicolas Jounin ne sont pas nouveaux. Pour certains d’entre eux, comme la pénurie de main d’oeuvre, ils sont même récurrents. Et l’auteur ne prétend pas avoir de solutions clés en main qui permettrait au secteur de chasser ses vieux démons. Néanmoins, si l’on veut bien aborder cette enquête, non pas comme un énième procès des pratiques du BTP mais comme un éclairage cru de la réalité, il en ressort, et cela n’étonnera personne, que la profession ne pourra progresser sans l’implication de tous les acteurs. Et pas uniquement des entreprises.
Julien Beideler
source : Le Moniteur – Expert

Pour en savoir plus, la page de Nicolas Jounin vous donne accès à sa bibliographie (plusieurs articles en ligne).

Thomas Sauvadet sur France-Inter

Thomas Sauvadet est sociologue, docteur de l’université Paris 8 (thèse de sociologie sous la direction de Michel Joubert) et ancien enseignant au département de sociologie. Il est ce soir, vendredi 8 février, l’invité de l’émission Le Téléphone sonne sur France Inter. Thème de l’émission : « 08/02/2008 > Questions sur le « plan banlieues » et l’enjeu des quartiers dans le débat des élections municipales… »

Thomas a publié deux ouvrages, Le Capital guerrier : Solidarité et concurrence entre jeunes de cité (Paris, Armand Colin), et Jeunes dangereux, jeunes en danger, Comprendre les violences urbaines (Paris, Editions Dilecta). Il a enseigné au département de sociologie jusqu’en 2005.
Plus d’informations (bibliographie, émissions, articles).

Poste d’ATER

La commission de spécialistes de la 19e section réunie ce matin a recruté Mademoiselle RIBEIRO I. sur un poste d’ATER pour le second semestre 07-08.
Classement des candidats :
-2 Aranha Saboia V.
-3 Tattolo G.
-4 Martinez Christian

Chantier interdit au public

Jounin Nicolas Chantier interdit au publicLa thèse de Nicolas Jounin, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris VIII, est publiée aux éditions La Découverte, sous le titre : Chantier interdit au public. Enquête parmi les travailleurs du bâtiment

Le secteur de la construction a souvent défrayé la chronique, mais derrière les éclats des réalisations grandioses, des « affaires » judiciaires, des faits divers tragiques, le quotidien du travail des chantiers demeure obscur. C’est ce quotidien qu’explore ce livre. L’auteur, qui s’est immergé durant une année dans le monde du béton armé parisien, en tant qu’ouvrier, retrace ici l’itinéraire de son enquête. Au fil des expériences et des rencontres, il expose les conditions d’emploi et de travail liées au recours croissant à la sous-traitance et à l’intérim : division des collectifs ouvriers, infériorisation et culpabilisation des sous-traitants et des in-térimaires, pratiques illégales d’employeurs, contradictions pesant sur la sécurité au travail, recours massif à une main-d’œuvre étrangère fragilisée et parfois sans papiers, racisme et discriminations…
L’enquête ébranle au passage certaines idées reçues : beaucoup de précaires ne sont pas instables ; les sans-papiers ne travaillent pas forcément au noir ; les règles de sécurité ne protègent pas toujours les ouvriers… Elle témoigne également des résistances des travail-leurs concernés. S’ils s’affrontent rarement à leurs employeurs, ils entretiennent en revanche une révolte souterraine qui peut menacer à l’occasion les constructions et contraindre les employeurs à mettre en œuvre des aménagements. L’implication physique de l’auteur dans son enquête permet une restitution fine des situations rencontrées et offre une immersion impressionnante dans cet univers méconnu du bâtiment.

Collection : Textes à l’appui / Enquêtes de terrain
Thème : Sociologie, société
Parution : février 2008
ISBN : 978-2-7071-5383-8
Nb de pages : 276
Prix : 23 €

Pour en savoir plus
Table des matières de Chantier interdit au public
Page de Nicolas Jounin (bibliographie, articles en ligne)
Une interview de Nicolas Jounin dans Le Moniteur-Expert

Delphine Gardey dans Le Monde

Delphine Gardey, maîtresse de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, est interviewée dans Le Monde (daté du 18 janvier 2008).
Les écrans ont une politique :

Delphine Gardey, historienne et sociologue, maître de conférences à l’université Paris-VIII-Saint-Denis et à Sciences Po Paris
« Les écrans ont une politique »
LE MONDE DES LIVRES | 17.01.08 | 12h36 • Mis à jour le 17.01.08 | 12h36

Historienne et sociologue, maître de conférences à l’université Paris-VIII-Saint-Denis et à Sciences Po Paris, Delphine Gardey publie Ecrire, calculer, classer. Comment une révolution de papier a transformé les sociétés contemporaines (La Découverte, 324 p., 25 €).
Afin de comprendre notre modernité, dites-vous, il faut l’inscrire dans l’histoire de ces gestes élémentaires que sont l’écriture, le calcul, l’archivage. Pourquoi ?
Les sociétés occidentales se caractérisent par l’importance qu’elles accordent à l’écrit. A partir de l’époque moderne, celui-ci émerge comme le bon moyen de gérer les affaires publiques et privées. La place de l’administration dans les démocraties occidentales en témoigne. Au cours du XIXe siècle, cette mutation touche également le monde du commerce et de l’industrie : les transactions tendent à devenir des inscriptions. En Angleterre, par exemple, jusqu’au début du XIXe siècle, il est fréquent de marquer une créance par une entaille sur un bâtonnet. L’écriture des calculs et des comptes l’emporte : calculer, c’est de plus en plus écrire, « poser sur le papier » une multiplication ou une division. L’écrit joue ainsi un rôle essentiel dans l’histoire de la démocratie, et notamment de deux de ses institutions : la justice et le Parlement. Inspirés par l’esprit de la Révolution, des hommes proposent, avec la « tachygraphie » (méthode d’écriture abrégée) par exemple, d’enregistrer mot à mot les paroles prononcées dans les Assemblées. L’idée de compte rendu témoigne d’un désir nouveau, celui de « rendre des comptes ». Disposer de tels comptes rendus judiciaires et parlementaires est un facteur décisif pour le développement de l’opinion, de la libre discussion, du récit historique !

Dans les années 1890, nos sociétés ont connu une « précipitation » des manières d’écrire, de compter ou de classer. Selon vous, cette révolution de l’information était aussi une révolution morale et politique. Qu’est-ce à dire ?
Ces transformations s’accélèrent considérablement à la fin du XIXe siècle, en effet, par l’entrée en scène du monde des affaires américain. Aux Etats-Unis, l’inventivité technologique est alors considérable. C’est le lancement de la Remington, des machines à copier et à reproduire les documents, à calculer, écrire, compter. La vitesse devient un impératif dans l’administration, car écrire, calculer et classer sont devenus des opérations indispensables au développement de l’industrie et du commerce. La vente par correspondance est un exemple emblématique : si l’on veut que les objets circulent, il faut un suivi administratif et gestionnaire, que les vieux livres de comptes (registres reliés) ne suffisent plus à assurer. La grande révolution de la période, c’est l’invention de la fiche comme unité d’information. La fiche est l’infrastructure cognitive de l’entre-deux-guerres, l’instrument de la gestion de la distance et de la complexité. Elle est au coeur d’une nouvelle machinerie de « traitement de l’information » – les machines à statistiques – qui transforme à son tour les façons de gouverner et de décrire le monde.

L’actuelle révolution numérique bouleverse l’ensemble de notre outillage mental, et ce jusque dans nos actes les plus quotidiens : quelles pourraient être ses conséquences sur l’idéal démocratique ?
Au-delà de ce que les technologies (et les idéologues) promettent, il faut rendre compte des conditions organisationnelles et humaines qui sous-tendent nos « outillages », fussent-ils mentaux. La révolution numérique repose sur des infrastructures qui puisent leurs origines et leur imaginaire dans le monde militaire et s’appuie sur des formes spécifiques de division du travail ou de distribution du capital. Derrière l’écran lisse de nos ordinateurs, il y a des infrastructures, du travail, des humains. Ce sont par exemple ces femmes indiennes qui numérisent des documents au kilomètre. Comme l’indique Donna Haraway dans son Manifeste Cyborg (Exils ed., 336 p., 29 €), les artefacts, même « virtuels », s’inscrivent dans du matériel, de l’économique et du social. C’est en ce sens qu’ils « ont une politique ». Il ne faut pas oublier que les arrangements avec les technologies sont des arrangements sociaux et qu’ils peuvent être faits autrement.

Propos recueillis par Jean Birnbaum

Plus d’informations sur Écrire, calculer, classer, page personnelle de Delphine Gardey.

Carte postale de Tiphaine Barthélémy

Tiphaine Barthélémy était, le semestre dernier, en délégation au CNRS et plusieurs mois aux Etats-Unis :

Retour d’Amérique avec deux souvenirs émus: un meeting en plein air de Barack Obama , fin Octobre dans le Boston Common – le plus grand parc de la ville- rassemblant des milliers et des milliers de jeunes enthousiastes et résolus, sous le charme d’un discours renouant avec les accents de « I had a dream…. »
Barthelemy 01

et la bibliothèque publique de Boston :

Barthelemy 02
où tout un chacun peut aller, venir, boire, manger, draguer… et même travailler! Je vous en rapporte de délicieux textes sur la famille et l’héritage, à décortiquer au second semestre. Les bibliothèques sont aussi d’excellents endroits pour dormir, comme le montre la photo ci-dessous :
Barthelemy 03
prise à la New York University !
Très bonne année à tous,

Tiphaine Barthelemy

Écrire, calculer, classer

Écrire, calculer, classer, livre de Delphine Gardey, maîtresse de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, est publié ces jours-ci par les éditions La Découverte :

Écrire, calculer, classer. Comment une révolution de papier a transformé les sociétés contemporaines (1800-1940)
Delphine Gardey

Delphine Gardey Écrire, calculer, classer La Decouverte 2008Tachygraphe, parlographe, dictaphone, dactylotype, machine à écrire, cyclostyle, fiches, bons et formulaires, calculateurs éclairs, machines comptables, adressographes et autres machines à statistiques, téléphones, transporteurs mécaniques, pointeuses, diagrammes et graphiques : de la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1940, les sociétés occidentales connaissent un intense « moment mécanique » de production de l’information, une révolution matérielle de l’écrit et du calcul, qui va de pair avec la tertiarisation des économies et annonce la future « révolution informatique ».
Ce livre propose un panorama des transformations cognitives et matérielles qui façonnent les sociétés et les économies occidentales de la fin du XVIIIe aux années 1940. Centré sur les « arts de faire », il envisage la façon dont des activités très ordinaires (écrire, calculer, classer, etc.) et les valeurs qui leur sont associées dessinent un certain moment de la démocratie, du gouvernement et de l’économie. Le lecteur est conduit vers un univers foisonnant et oublié de savoirs et d’astuces, d’inventions et de procédés, de langages, d’idées et de théories nouvelles.
Dans cette frénésie mécanicienne, la multiplication des accessoires, ces monstres de papier, un nouveau monde s’invente et, avec lui, les possibilités d’intervention sur le monde. Au-delà des mutations du capitalisme, la démocratie se trouve redéfinie, les formes du gouvernement élargies. Avec cette histoire au ras des objets et des gestes, Delphine Gardey entreprend une archéologie inédite des sociétés contemporaines et éclaire autrement les liens entre techniques, société et politique.

Références : Delphine Gardey, Écrire, calculer, classer. Comment une révolution de papier a transformé les sociétés contemporaines (1800-1940), Paris, Editions La Découverte, 2008, ISBN : 978-2-7071-5367-8.

Delphine Gardey a récemment coordonné la publication en France d’une anthologie d’articles de Donna Haraway sous le titre Le Manifeste Cyborg et autres essais. Sciences, fictions, féminismes, Paris, Exils Editeur, 2007. Voir à ce sujet l’article de Bruno Latour dans Libération Donna Haraway approfondit le champ des possibles (8/11/2007).

Mise à jour : Interview de Delphine Gardey dans Le Monde, (18 janvier 2008)

Patricia Paperman sur France Culture

Logo France CulturePatricia Paperman, maîtresse de conférence au département de sociologie de l’université Paris VIII, est l’invitée de Sylvain Bourmeau dans l’émission « La suite dans les idées » sur France Culture, mardi 25 décembre de 11h à 12h. Le thème : « Schütz, Mead et Garfinkel ». Seront aussi présents Louis Quéré et Laurent Perreau.

L’émission est disponible en ligne à partir du 26 décembre.

En octobre 2006, Patricia Paperman avait été invitée dans une autre émission de France Culture, « Les nouveaux chemins de la connaissance », sur l’Ethique et la politique du care. L’émission est disponible à l’écoute au format real-media.

Les ravages de la « modernisation » universitaire

couverture les ravages de la modernisation universitaireCharles Soulié, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris VIII, a co-dirigé, avec Christophe Charles, un ouvrage collectif : Les ravages de la « modernisation » universitaire en Europe aux éditions Syllepse.

Depuis plus de vingt ans, et en particulier depuis la déclaration de Bologne, la transformation des universités en Europe rassemble des hommes politiques de bords opposés et un petit nombre des universitaires qui en tirent partie. Les résultats ont pourtant tout pour inquiéter : imposition de recettes à peine adaptées des entreprises, exagération sans mesure des exigences de la professionnalisation, sélectivité accrue, concurrence entre établissements, hiérarchisation entre universités, obsession pour la rentabilité financière de l’investissement éducatif, sans oublier la précarisation des statuts d’enseignants et de chercheurs.
La comparaison conduite par des universitaires d’origine géographique différente montre l’inspiration néolibérale partagée qui hante les initiatives en apparence éclatées (à l’exemple de la récente loi française sur les libertés des universités). Le modèle universitaire privé nord-américain qui se heurte aux conditions spécifiques de chaque pays n’est pas exportable. Il favorise, au contraire, un véritable renversement de la table des valeurs académiques.
Ce diagnostic informé d’enseignants qui croient encore aux vertus critiques du savoir laisse crûment apercevoir les illusions et les faux débats du discours officiel ambiant.

Ont aussi contribué à cet ouvrage Frédéric Neyrat (université de Limoges), Jean-Luc Primon (université de Nice), Christian Galan (université de Toulouse), Brice Le Gall, EHESS).Chris Lorenz (université d’Amsterdam), Jürgen Schriever (université Berlin), Stephanos Pesmazoglou (université Athènes), Cecile Deer (Oxford), Ana Rioja (université Madrid), Marcos Pitzalis (université de Cagliari), Shigeru Okayama (université Waseda).

Présentation de l’ouvrage (pdf)

Daniel Terrolle interviewé par Rue89

Logo Rue89Le site internet Rue89 a interviewé Daniel Terrolle, anthropologue et maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris VIII :

Un silence sur les chiffres qui arrange tout le monde :

Un silence sur les chiffres qui arrange tout le monde

A qui profite ce silence? C’est la question que se pose, inlassablement, depuis plusieurs années, l’anthropologue Daniel Terrolle.

Pour lui, la mortalité des sans-abri témoigne de l’effet des politiques sociales. En l’absence de chiffres et de statistiques, il est impossible d’évaluer l’efficacité des politiques de réinsertion. Une situation qui arrangerait tout le monde:

Le chercheur dénonce « une collusion complète entre l’Etat qui n’a pas envie de changer de politique sociale », et ce qu’il appelle « les tenants du marché de la pauvreté », c’est-à-dire les associations caritatives et humanitaires, dont les plus importantes ne font d’ailleurs pas partie du collectif Les morts de la rue. En clair, pour éviter de rendre des comptes, les associations s’abstiennent d’en tenir…

Daniel Terrolle rappelle une vérité crue:

« Quand on est dans la rue, il n’y a que deux sorties possibles: la mort ou la réinsertion. Et finalement, la principale réinsertion, c’est la mort. »

Avant de conclure:

« Les pouvoirs publics soutiennent [l’association] « Les morts de la rue« , la mairie de Paris le subventionne, mais tout ceci est très ambigu: tout le monde souhaite éviter que le Collectif fasse la jonction entre « ils sont morts dans la rue » et « la réinsertion ne marche pas. »

écoutez l’interview au format MP3

Pour aller plus loin, la page de Daniel Terrolle sur le site du département de sociologie contient plusieurs articles en ligne.

Marie Ménoret sur France-Inter

Interview de Marie Ménoret, sociologue à l’université Paris 8, par Patricia Martin sur France-Inter ce matin (mercredi 19 décembre 2007).
Télécharger au format MP3

Radio et publication

Claire Lévy-Vroelant, professeure au département de sociologie de l’université Paris 8, sera l’invitée de l’émission Microscopie sur RFI, samedi 15 décembre, à partir de 11h. Le thème : « Les Hôtels meublés« . L’émission est téléchargeable en mp3 sur le site de Microscopie.

Véronique Duchesne, anthropologue et chargée de cours au département de sociologie, vient de publier « Le rituel de possession : un jeu d’enfants ? » dans un ouvrage qui vient de paraître aux éditions ERES : Du soin au rite dans l’enfance, D.Bonnet et L. Pourchez (dir.), Paris, Erès et IRD Editions : 231-240
Présentation

Vient de paraîtreaux éditions érès :
Sous la direction de Doris Bonnet et Laurence Pourchez Du soin au rite dans l’enfance Livre et DVD inclus – En librairie, Préface de Geneviève Delaisi de Parseval
Cet ouvrage réunit les travaux des anthropologues, des psychologues et des historiens de la petite enfance. Il aborde la question des modèles parentaux en matière de soins et de rites entourant la naissance et la prime enfance dans différentes régions du monde. L’observation des soins aux jeunes enfants (allaitement, sevrage, toilette quotidienne, etc.) et des rites qui accompagnent la croissance d’un enfant doit permettre de mieux aiguiser notre regard sur la diversité des normes sociales et culturelles en matière de puériculture et d’adapter les modes d’intervention des acteurs médico-sociaux ou éducatifs au sein d’une famille ou d’une communauté.

Du soin au rite (pdf)

Daniel Terrolle dans Le Monde

Daniel Terrolle, maître de conférences au département de sociologie, anthropologue, était interviewé par Le Monde (29 novembre 2007, supplément « associations », p.6) :

« J’ai acquis la conviction que les SDF, en grande majorité, ne se réinsèrent pas »
Daniel Terrolle, en tant que chercheur, membre du laboratoire d’anthropologie urbaine du CNRS, vous êtes très critique à l’égard des dispositifs d’insertion des sans-abri, intransigeant envers les associations caritatives et humanitaires. Pourquoi ?
Nous n’avons aucun moyen d’évaluer l’efficacité des politiques sociales et il n’existe aucune statistique officielle, ni sur la réinsertion ni sur la mort des sans-domicile-fixe (SDF). J’ai acquis la conviction, à travers mes travaux, que les SDF ne se réinsèrent en grande majorité pas. Ils ne font que quitter une association pour une autre. J’estime à 1 % le nombre de SDF qui rebondissent dans l’économie englobante et à 5 % maximum ceux qui se réinsèrent dans une économie protégée de type caritatif.
Que deviennent les 94 % restants ? Ils disparaissent de notre vue. J’ai tendance à penser qu’en majorité, ils meurent. Une mort que personne ne veut voir quantifier même si elle est accompagnée.
L’Institut national de la statistique (Insee) traîne les pieds pour établir un item SDF dans sa nomenclature, permettant à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de pouvoir quantifier ces décès. L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), pourtant payée sur des fonds publics, ne produit aucun rapport sur le devenir véritable des sans-abri. De leur côté, les observatoires de la pauvreté sont curieusement mutiques.
En fait, il n’existe aucune volonté politique d’évaluer ce que deviennent les sans-abri. On nous entretient dans l’illusion que tout va bien. La société dissimule l’abjection de cette situation. Tant qu’on ne voudra pas affronter la réalité, tant qu’on pratiquera une philanthropie héritée du XIXe siècle, tant que l’Etat se délestera de ses missions auprès de la société civile, on ne pourra pas améliorer la condition des sans-abri. On financera au mieux un marché de la pauvreté dans lequel prospèrent beaucoup d’associations.
Il faut rompre avec cette logique humanitaire tout comme l’association Droit au logement (DAL) l’a fait, en se battant pour le respect des droits des sans-abri, pour qu’ils aient un toit et des droits.
Propos recueillis par A. Mi

Daniel Terrolle dans Le Monde

Daniel Terrolle est l’auteur, avec Patrick Gaboriau de SDF, critique du prêt à penser (Toulouse, Privat, 2007). Pour en savoir plus sur Daniel Terrolle, consultez sa page, avec une bibliographie indicative

Les temps du cancer

Les Temps du CancerPublié initialement en 1999 aux éditions du CNRS, l’ouvrage de Marie Ménoret intitulé « Les Temps du Cancer » était épuisé depuis quelque temps. Il est désormais disponible dans une nouvelle édition, revue et augmentée, et publié aux éditions Le Bord de l’Eau.

Au moment de sa sortie en 1999, l’ouvrage avait suscité plusieurs compte-rendus.
Ilana Löwy écrivait notamment :

Marie Ménoret, elle, a fait ses observations dans un important centre anticancéreux. Son ouvrage est centré sur l’expérience de la maladie « cancer ». Elle s’intéresse aux définitions de la maladie par les experts, aux procédures diagnostiques et aux thérapies, donc aux éléments absents du livre de Vega. Le temps du cancer présente des témoignages de malades, et, dans une moindre mesure, ceux du personnel soignant. Par contre, ce livre ne suit pas l’organisation du travail dans les services et le corps à corps des malades et des soignants. Ménoret décrit les diverses étapes de l’expérience du cancer : l’entrée dans la maladie, la période des premiers soins visant à l’obtention d’une rémission, puis une période d’attente qui peut bifurquer soit vers une rémission prolongée et qui peut dans certains cas être classée « cure », soit vers la récidive, puis, fréquemment, vers une détérioration graduelle et irréversible de l’état du malade.
source : A propos des maladies longues et douloureuses, Mouvements, n°15, 2001

Autre compte-rendu : Danièle Caricaburu dans la Revue française de sociologie.

Poste 19MCF0223 : recrutement

La commission de spécialistes de la section 19 du CNU, réunie ce jeudi 22 novembre à l’université Paris 8, a classé, sur le poste 19MCF0223 «Mouvements sociaux, Maghreb-immigration» :
1- Pitti, Laure
2- Damamme, Aurélie

Copie des rapports pourra être demandée au président de la commission de spécialistes en écrivant à :
Jean-François Laé
Département de sociologie
Université Paris 8
2, rue de la liberté
93526 Saint-Denis cedex 02

Auditions : poste 19MCF0223

La commission de spécialistes de la section 19, « sociologie, démographie », de l’université Paris 8 s’est réunie le 15 novembre 2007 au « Site Pouchet ».
Après examen des 33 dossiers, compte tenu du libellé très précis du profil publié au J.O., la commission a retenu pour l’audition du poste MCF0223, « Mouvements sociaux, Maghreb-immigration »
les candidatures de :
1- Aurélie Damamme
2- Laure Pitti

Les auditions auront lieu le 22 novembre 2007 à partir de 10h à l’université Paris 8, en salle B336.

Copie des rapports pourra être demandée au président de la commission de spécialistes, Jean-François Laé, en écrivant à :
Jean-François Laé
Département de sociologie
Université Paris 8
2 rue de la liberté
93 Saint Denis

Thomas Sauvadet sur FranceÔ

Logo FranceôThomas Sauvadet est invité de l’émission Toutes Les France sur la chaîne FranceÔ, ce mardi 13 novembre 2007 à 19h40. Le thème de l’émission présentée par Ahmed El Keiy : «Banlieue : c’est chaud !».
Thomas Sauvadet est un ancien étudiant de l’université Paris 8, dont la thèse réalisée sous la direction de Michel Joubert, Processus de ghettoïsation et mode de socialisation : « les jeunes de la cité » a donné lieu à deux ouvrages, Le Capital guerrier : Solidarité et concurrence entre jeunes de cité (Paris, Armand Colin), et Jeunes dangereux, jeunes en danger, Comprendre les violences urbaines (Paris, Editions Dilecta). Il a enseigné au département de sociologie jusqu’en 2005.
Thomas Sauvadet
Lien vers un extrait de l’émission

Ou alors : Lien vers l’émission en totalité sur le site de FranceÔ.