Le site internet Rue89 a interviewé Daniel Terrolle, anthropologue et maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris VIII :
Un silence sur les chiffres qui arrange tout le monde :
Un silence sur les chiffres qui arrange tout le monde
A qui profite ce silence? C’est la question que se pose, inlassablement, depuis plusieurs années, l’anthropologue Daniel Terrolle.
Pour lui, la mortalité des sans-abri témoigne de l’effet des politiques sociales. En l’absence de chiffres et de statistiques, il est impossible d’évaluer l’efficacité des politiques de réinsertion. Une situation qui arrangerait tout le monde:
Le chercheur dénonce « une collusion complète entre l’Etat qui n’a pas envie de changer de politique sociale », et ce qu’il appelle « les tenants du marché de la pauvreté », c’est-à-dire les associations caritatives et humanitaires, dont les plus importantes ne font d’ailleurs pas partie du collectif Les morts de la rue. En clair, pour éviter de rendre des comptes, les associations s’abstiennent d’en tenir…
Daniel Terrolle rappelle une vérité crue:
« Quand on est dans la rue, il n’y a que deux sorties possibles: la mort ou la réinsertion. Et finalement, la principale réinsertion, c’est la mort. »
Avant de conclure:
« Les pouvoirs publics soutiennent [l’association] « Les morts de la rue« , la mairie de Paris le subventionne, mais tout ceci est très ambigu: tout le monde souhaite éviter que le Collectif fasse la jonction entre « ils sont morts dans la rue » et « la réinsertion ne marche pas. »
écoutez l’interview au format MP3
Pour aller plus loin, la page de Daniel Terrolle sur le site du département de sociologie contient plusieurs articles en ligne.