Des étudiants de Master de sociologie de l’université Paris 8 sont en ce moment en stage de terrain à Vienne dans le cadre du cours « comparaison internationale » et du programme de soutien au master franco-autrichien.
Il s’agit de comparer deux rues, l’une à Vienne (Niederhofstrasse) et l’autre à Paris (rue de la Jonquière) selon un cadre travaillé en commun et identique dans les deux contextes.
Langue de communication: l’anglais, et l’inventivité entre les idiomes.
Au tout premier plan, de dos, chacun pourra reconnaitre Ingolf, qui encadre le stage préparé sur place par Christoph Reinprecht et ses étudiants.
Nous aurons le plaisir de recevoir à notre tour les viennois dès le début de 2011
Bonne fête à tous et des nouvelles de ce terrain et des suites à la rentrée,
Claire Lévy-Vroelant,
Archive for 2010
Absence de Pierre Barron
Pierre Barron ne pourra assurer son cours (vendredi 15h-18h) le 17 décembre 2010.
Un documentaire de Jean-François Laé et Numa Murard
Retour sur enquête, Ethnographie d’une ville ouvrière.
Trente ans après une enquête ethnographique sur une cité ouvrière en Seine-Maritime, Jean-François Laé et Numa Murard, sociologues, retournent à la rencontre des anciens habitants. Mais la cité a été détruite. Il n’y a plus de traces. Avec une seule photographie de l’époque, nos sociologues arpentent les quartiers populaires de la ville. Les reconnaissez-vous ? Où sont-ils ? Que sont-ils devenus ?
Le documentaire sera diffusé, fin décembre 2010, sur France Culture : le 27 et 28 décembre 2010 dans l’émission « sur les docks » de 17h à 18h.
Quelques extraits du documentaire :
Polfort revient aux Ecameaux :
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Pascale parle des photos de sa famille
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Papy parle de son jardin :
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Mazurier : le départ des Ecameaux :
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L’alcool et le travail :
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Tonton et le travail :
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Le travail à la centrale :
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Documentaire 1.
Retour sur enquête. Ethnographie d’une ville ouvrière
LA VILLE AUX CENT CHEMINEES
Repart de la situation catastrophique des années 1970 : les usines ferment les unes après les autres, il n’y a pas encore le RMI pour amortir les chutes, c’est le temps de l’aide sociale et de la charité, des bons alimentaires du bureau de bienfaisance et du vestiaire de la croix-rouge.
Le logement privé est très dégradé, voire insalubre. L’opération de construction de la cité de transit des Ecameaux consiste a créer un sas éducatif pour une dizaine d’années, à regrouper les pauvres éparpillés dans le logement insalubre pour rénover la ville, à reloger en HLM les plus solvables et à faire table rase le plus vite possible du passé industriel.
Les gens que nous rencontrons dans cette première heure s’accrochent à leur biographie professionnelle, égrènent les emplois successifs, les départs volontaires, les licenciements, les accidents. L’espoir d’une retraite correcte s’éloigne, s’évanouit. Les jardins ouvriers offrent un dernier refuge à la force de travail démonétisée et permettent d’entretenir la culture ouvrière.
Documentaire 2.
Retour sur enquête. Ethnographie d’une ville ouvrière
LA MEMOIRE EN MORCEAUX
Rassemble des témoignages qui nous montrent des familles mal en point. Les récits biographiques sont fragiles, les stigmates circulent des mères aux filles, des pères aux fils, le livret de famille est parfois bien utile pour retrouver la date de naissance des enfants perdus de vue.
Dans la ville, plus d’un tiers des actifs dépend entièrement des ressources de la banque sociale, de sorte que cette ville est vécue sur le mode de l’institution. L’Etat, c’est l’assistante sociale, le guichet de la CAF, et le temps est fixé sur le 6 du mois, en attendant le versement du RSA. Les fins de mois sont difficiles, et pour la plupart la fin du mois c’est le 15. Malgré la dispersion des pauvres dans la ville, les déménagements qui se succèdent, l’interconnaissance ne faiblit pas, chacun sait où se trouvent et ce que font les autres.
Avertissement
Ce documentaire peut surprendre. Les cordes vocales sont usées, les voix sont fatiguées, éraillées. Or la tonalité des propos est difficilement séparable de leur ton, qui peut facilement nous égarer sur les fausses pistes du « folklore prolo » ou du mélodrame social. Une écoute attentive permet de deviner ce que dissimulent les outrances aussi bien que les litotes, ce dont les témoins veulent témoigner, ce qu’ils veulent dire.
Jean-François Laé est sociologue à l’Université Paris 8-Saint-Denis. Son dernier ouvrage, Les nuits de la main courante, Stock, 2008
Numa Murard est sociologue à l’Université Paris 7- Diderot. Son dernier ouvrage, La morale de la question sociale, La Dispute, 2003
Plus d’infos, plus de photos :
Jean-François Laé
ERASMUS – CREPUQ – MICEFA 2011-2012
Les dossiers de candidature pour les séjours ERASMUS – CREPUQ – MICEFA sont en ligne sur le site : http://www.univ-paris8.fr/ri. Vous avez jusqu’au 20 janvier 2011 pour les remettre au bureau G220.
FAQ
Réouverture des inscriptions
« Réouverture des inscription pédagogiques dans les cours du premier semestre sur internet
Ce message concerne uniquement les étudiant-e-s qui ont été accepté-e-s en cours par les enseignant-e-s mais qui n’ont pas pu s’inscrire pédagogiquement sur internet. Vous êtes invité-e-s à vous inscrire pédagogiquement sur internet durant la semaine du 13 décembre.
Il faut vous rendre sur votre espace personnel sur le site internet de l’université, avec votre numéro d’étudiant et votre code confidentiel.
Ces inscriptions pédagogiques ne concernent que les cours du premier semestre. Les étudiant-e-s qui ont déjà pu s’y inscrire pédagogiquement n’ont rien à faire. L’inscription aux cours du second semestre se fera ultérieurement. »
Séminaire de suivi des mémoires (M. Joubert, Master)
Message aux étudiants de Master SEMINAIRE DE SUIVI DES MEMOIRES (M. JOUBERT)
CHANGEMENTS DANS LA PROGRAMMATION
Veuillez enregistrer les changements suivants dans la programmation des séminaires au cours de l’année (premier et second semestre) :
Prochains séminaires,
– le vendredi 7 janvier, de 9 à 12 heures (concepts suite)
– le vendredi 14 janvier, de 9 à 12 heures (champs de recherche)
– le vendredi 28 janvier, de 9 à 12 heures (plan et programme de recherche)
– le vendredi 11 février, de 9 à 12 heures (recueil des données)
– le vendredi 25 mars, de 9 à 12 heures (analyse des données)
– le vendredi 8 avril, de 9 à 12 heures (articulation aux travaux de référence)
– le vendredi 29 avril, de 9 à 12 heures (écriture)
– le vendredi 13 mai, de 9 à 12 heures (ajustements, retour sur problématique)
– le vendredi 20 mai, de 9 à 12 heures (Bilan)
TRAVAIL A EFFECTUER POUR LA SEANCE DU 7 JANVIER :
– Actualisation de la fiche signalétique de votre Master, avec les développements que vous êtes en mesure de faire, en particulier pour ce qui est de l’explicitation de la position de votre travail dans le champ de la sociologie concerné
– Développement plus spécifique à effectuer sur ce que vous considérez comme les concepts de référence de votre travail (définition, domaine et conditions d’application, concepts liés et filiations..)
Annulation, cours MCU de Aurélie Damamme
Aurélie Damamme, souffrante, annonce l’annulation de son cours du vendredi 3 décembre 2010 (MCU de 15h à 18h).
Camille Peugny dans Le Monde
« Parvenir à l’«égalité réelle» est un beau projet de société : titre d’une tribune parue dans Le Monde écrite par Camille Peugny, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, avec Fabienne Brugère.
Discussion avec Mathieu Rigouste
En octobre 2010, pendant une manifestation, deux étudiants de sociologie de Paris 8 sont arrêtés, placés en garde à vue et mis en examen pour rébellion…
Mathieu Rigouste est l’auteur de L’ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine . Il est invité à venir discuter des politiques répressives, le Mardi 7 décembre 2010, à 10h en Salle A1 163 (studio de danse).
Pour plus d’informations :
– contactez Nicolas Jounin,
– Affiche de présentation de l’événement
Annulation : cours de Marie Auffray-Seguette
Marie Auffray-Seguette ne pourra pas assurer son cours (Méthodologie du travail et cursus universitaire, MCU), aujourd’hui, lundi 29 novembre 2010
Cours â??Questionnaireâ?? de JM Etienne: Information importante
La présence sera obligatoire pendant les 3 prochains cours. Je donnerai mercredi et jeudi prochain les cartes téléphoniques, les questionnaires définitifs ainsi que la liste d’étudiants à enquêter. Nous détaillerons également la manière dont il faudra réaliser la passation. L’enquête durera deux semaines. La semaine d’après nous saisirons les résultats sur informatique et verrons comment réaliser des tableaux sur excel.
Compte tenu des délais dont nous disposons pour l’enquête, les absences seraient lourdes de conséquences. C’est pourquoi je pénaliserai les absences et retards non justifiés d’un motif sérieux (j’entends certificat médical ou RATP). Je rappelle également que les étudiants ayant eu plus de trois absences non justifiées seront pénalisés.
Merci pour votre compréhension.
Information sur les programmes d’échange
Une réunion sur les programmes d’échanges (Erasmus, Crepuq…) ouverts aux étudiants en majeure de sociologie aura lieu le : lundi 6 décembre de 10h30-12h, en B336, en présence de Virginia Mallet du service des relations internationales.
Pour plus d’informations, vous pouvez prendre contact avec Ingolf Diener ou Claire Lévy-Vroelant, lire la page consacrée aux programmes d’échanges ou les impressions des étudiants partis l’année dernière ou les années précédentes
Décès de Michel Meyer
Le département de sociologie a le regret de vous faire part du décès de Michel Meyer, assistant puis maître de conférences au département de 1969 à 2005, responsable du département au début des années 2000, période lors de laquelle il a contribué à l’établissement d’une nouvelle maquette d’enseignement.
Empires et colonies :
Ingolf Diener, anthropologue et maître de conférences au département de sociologie, participera à une présentation-débat de l’ouvrage « Empires et colonies » auquel il a participé.
Institut Goethe : 27 avenue dâ??Iéna, lundi 29 novembre à 19H
PRÃ?SENTATION ET DÃ?BAT
Participants : Christine de Gemeaux, Jean-Paul Cahn et Ingof Diener
Modération : Nicole Colin (Professeur à lâ??Université dâ??Amsterdam)
EMPIRES ET COLONIES. Lâ??Allemagne, du Saint-Empire au deuil postcolonial, sous la direction de Christine de Gemeaux, Collection Politiques et Identités, PUBP, Clermont-Ferrand, juin 2010, ISBN 978-2-84516-437-6, 350 p. â?? 20 â?¬ pour lâ??édition papier. ISBN 978-2-84516-444-4, 348 p. â?? 13 â?¬ pour lâ??édition numérique (pdf).
De la fin du XIXe au début du XXe siècle se constitue brièvement un important Empire colonial allemand. La question du Reich, liée au rapport entre lâ??Empire et ses colonies, restera posée jusquâ??à lâ??époque de la République Fédérale. Convergences entre le Reich allemand et les autres grands Empires coloniaux ou bien â??voie spécifiqueâ?? allemande (Sonderweg)? Le débat portera sur cette interrogation, sur la thèse du « retour du refoulé », après les massacres en Afrique du sud-ouest, et sur lâ??hypothèse du deuil postcolonial allemand après la Guerre d’Algérie.
Christine de Gemeaux est Professeur de civilisation et histoire des idées allemandes à l’Université François Rabelais de Tours
Jean-Paul Cahn est Professeur de civilisation allemande à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), il a notamment publié « La République Fédérale d’Allemagne et la Guerre d’Algérie », Le Félin, 2003
Ingolf Diener est anthropologue-sociologue, Maître de Conférences à l’Université de Paris VIII, spécialiste de l’Afrique du sud-ouest, il a publié « Namibie. Une histoire, un devenir », Paris, Karthala, 2000, et, avec Olivier Graefe, lâ??ouvrage collectif â??La Namibie contemporaine. Les premiers jalons dâ??une société post-apartheidâ??, Paris, Karthala, 1999.
Plus d’informations : Empires et colonies (PDF)
Réorientation
Informations et réunions concernant une réorientation éventuelle.
Informations : Service commun universitaire de l’insertion et de l’orientation
Discussion paritaire sur les enseignements de licence
Le département de sociologie a décidé de mettre en place un cadre où étudiant-e-s et enseignant-e-s pourront échanger sur les cours dispensés dans la licence. Tous les sujets concernant l’enseignement doivent pouvoir y être abordés.
Pour ce faire, nous organiserons trois réunions au début du second semestre, pour chacun des niveaux de la licence, réunissant enseignant-e-s et étudiant-e-s.
Afin que chacun-e ne parle pas qu’en son nom, les étudiant-e-s auront des représentant-e-s. Chaque cours* doit donc produire, d’ici à la fin du semestre, un-e représentant-e étudiant-e (modalités à définir au sein du cours : élection, consensus…) s’engageant à recueillir et répercuter les questions, avis, commentaires, ou critiques de l’ensemble des étudiant-e-s.
Dates des réunions :
– pour les cours de L1 : mardi 22 février à 9h30
– pour les cours de L2 : jeudi 24 février à 9h30
– pour les cours de L3 : mardi 22 février à 14h
– les cours des des demi-mineures « Anthropologie » et « Métiers du social » seront discutés lors de la réunion de L2 : jeudi 24 février à 9h30
* Un cours = un intitulé et un créneau horaire. Par exemple « Genèse des sciences sociales 1, mardi 15-18h » = un cours. Il y a cinq cours « Genèse des sciences sociales 1 » au premier semestre, il devra donc y avoir cinq représentant-e-s étudiant-e-s (un par cours).
Désherbage
Désherbage
Du 18 novembre au 3 décembre 2010
La bibliothèque universitaire de Paris 8 met gratuitement à disposition de toute personne ou association qui le désire 13 000 ouvrages issus de ses collections dont elle se sépare.
A cette occasion, une exposition présentera les fonds, les activités et les métiers de la bibliothèque ainsi que ses nouveaux chantiers, dont notamment celui de la future « bibliothèque numérique ».
Projection du film Kokonor
Dans le cadre de la journée d’études L’éclatement de la ville sur les campagnes ? organisée par Béatrice David, anthropologue au département de sociologie de l’université Paris 8 :
Projection du film »Kokonor, un lac tibétain en sursis » (2008, 52′, vostf.), un documentaire du poète et réalisateur tibétain Jangbu (Chenaktsang Dorje Tsering), en présence du réalisateur, et avec la participation de la co-traductrice du film, Françoise Robin, tibétologue, maîtresse de conférences à l’INALCO.
Lundi 6 décembre 18h30-20h30 Bât D Amphi D002
Le lac salé Kokonor s’étend sur plus de 3000 km2, à une altitude de 3200 mètres dans la province du Qinghai en République populaire de Chine. Depuis toujours connu comme lac sacré, Kokonor est devenu dans les années 1960 une célèbre base de recherche militaire accueillant les essais de la première bombe atomique chinoise. Aujourd’hui, Kokonor est une station balnéaire très prisée par les touristes chinois fuyant les chaleurs des plaines. Chenaktsang Dorje Tsering (Jangbu) réalisateur tibétain originaire de la région donne la parole aux personnes qui vivent autour du lac: nomades tibétains, parents et enfants, immigrés chinois … Sa sensibilité d’écrivain et poète réussit à capter l’invisible, l’indicible et fait de ce film un témoignage troublant.
Organisation et contact: Béatrice David, anthropologue, maître de conférences au département de sociologie (UFR HSLG)
L’éclatement de la ville sur les campagnes ?
Béatrice David, anthropologue au département de sociologie, organise une journée d’études qui se tiendra le 6 décembre 2010.
Programme complet de la journée d’études (pdf)
Un film, Kokonor sera projeté publiquement le même jour à 18h30.
L’éclatement de la ville sur les campagnes? Les recompositions du rapport urbain-rural dans les mobilités de loisirs en Chine au début du XXIe siècle
Journée d’études organisée dans la cadre du Pôle Ville de l’Université Paris-8, en partenariat avec le Centre d’Etudes sur la Chine Moderne et Contemporaine (CECMC-UMR 8173 Chine Corée Japon EHESS-CNRS) et le Pôle de Recherches pour l’Organisation et la Diffusion de l’Information Géographique (PRODIG-UMR 8686/Paris-1 Panthéon-CNRS.)
Lundi 6 décembre 2010 9H15 – 18H00
Université Paris-8 Bâtiment A 1er étage salle 2278 (service de la recherche)
Texte de présentation :
Si l’on admet que la pratique du tourisme est « une des caractéristiques qui définissent l’homme moderne », le tourisme, envisagé comme lieu d’une expérience concrète de la modernité, offre « la métaphore succincte » à partir de laquelle appréhender la modernité chinoise. Ce postulat d’une relation entre tourisme et modernité doit être reposé à la lumière des situations locales en mutation dans une « Chine en mouvement » profondément remodelée par l’essor des mobilités contemporaines du travail et d’agrément.
Les mobilités de loisirs sont un important vecteur d’une modernité qui impose un regard urbain sur les lieux fréquentés temporairement. Durant les premières décennies qui ont marqué l’envol de l’activité touristique en Chine au début des années 1980, l’approche du tourisme dans les travaux de sciences sociales (principalement en anthropologie et géographie) a surtout porté sur les dynamiques identitaires à l’œuvre dans les lieux du « tourisme ethnique », dans les régions des nationalités minoritaires, particulièrement celles du sud-ouest. La saillance du rôle de l’Etat dans la production des « cultures » réifiées des «minorités ethniques » engageait en effet à mettre au centre de l’observation et de l’analyse les lieux par excellence de la mise en scène de ces « altérités internes ». Cette mise en tourisme des ethnicités minoritaires informe souvent davantage sur les représentations du groupe dominant, porté par une quête d’exotique par laquelle confirmer sa centralité politique et culturelle dans la définition de la nation chinoise moderne.
Cette journée d’étude invite à poursuivre la réflexion sur le rôle des mobilités du tourisme dans la construction d’une « expérience chinoise de la modernité » qui recompose les paysages, réels et imaginaires, de l’urbanité et de la ruralité selon des modes inédits. La « ville » et la totalité des expériences et des images qui lui sont associées, sont devenues le signifiant conquérant d’une condition moderne chinoise contemporaine. L’essor des mobilités touristiques produit « un éclatement de la ville sur les campagnes » qui, sans abolir les distances entre les deux, rogne l’opposition radicale et arbitraire issue des expériences du siècle dernier.
Comme toute destination touristique, la « campagne » fréquentée dans le cadre des mobilités de loisirs est un lieu inventé, re-dessiné par les imaginaires et les attentes de visiteurs pour l’essentiel en provenance des zones urbaines. Les formes de la rencontre entre le rural et l’urbain qui se construit dans le temps et l’espace de la fréquentation touristique des lieux (re)façonnés pour la consommation touristique doivent être examinées, particulièrement dans les nouveaux sites où se réalisent ces « désirs d’ailleurs » (campagne, montagne, bord de mer etc.)
Pour les urbains de la Chine en transition depuis le début des réformes de la fin des années 1970, le rural, sous ses formes localisées diverses, fut longtemps (et le demeure) synonyme de pauvreté, d’un style de vie arriéré. Le développement des flux touristiques encouragés par le développement et le réaménagement du temps des loisirs depuis la fin des années 1990 (re)conduit désormais son lot, chaque année plus nombreux, d’ « urbains » vers des espaces ruraux réaménagés et offerts à la fréquentation
touristique sous les étiquettes de « tourisme rural », de « tourisme vert », « bleu », « blanc », « d’écotourisme », de « tourisme
environnemental » et d’un « tourisme rouge » aux accents patriotiques. Ces mots nouveaux résonnent comme autant d’espoirs d’expériences inédites qui inscrivent les acteurs sociaux dans le « monde (ré)enchanté » du tourisme, lieu d’une expérience de la modernité partagée à l’échelle universelle.
– Organisation
Béatrice DAVID, anthropologue, maître de conférences au département de sociologie (UFR HSLG) de l’Université Paris-8, chercheuse associée au Centre d’Etudes sur la Chine Moderne et Contemporaine (CECMC)
– Contact
bdavid@univ-paris8.fr
Le «jeune de banlieue» n’existe pas
Fabien Truong, professeur agrégé au département de sociologie de l’université Paris 8, signe aujourd’hui une tribune dans le quotidien Libération :
Le «jeune de banlieue» n’existe pas :
En octobre 2005, il y a juste cinq ans, éclataient les émeutes urbaines, perçues à juste titre comme le cri de révolte et de désespoir de la jeunesse reléguée et stigmatisée des quartiers populaires périphériques. Et cela fait cinq ans que l’on croit tout savoir sur le jeune de banlieue. On a tout lu, tout vu, tout entendu. Il a été analysé, observé, filmé, croqué, interviewé jusqu’à satiété. La couverture médiatique a été à la mesure de l’ampleur du soulèvement juvénile et, finalement, à son image : massive et inaudible. Massive : 1 260 000 résultats en 0,41 seconde pour l’occurrence « jeune de banlieue » sur Google.fr. Inaudible, car catégoriser la jeunesse de ces quartiers sous cette seule appellation d’origine contrôlée n’a pour seul effet que de renforcer le pouvoir simplificateur et rassurant du stéréotype.
A travers mon expérience de « prof de banlieue » au lycée – encore un autre stéréotype – je n’ai jamais rencontré le jeune de banlieue dont on me parle tant. Par contre, j’ai travaillé à Drancy, à Saint-Denis, à Stains et à Aubervilliers avec Aminata, Boris, Clarissa, Daniela, Elena, Fatiha, Gil, Hicham, Ikhlef, Jamila, Kevin, Larissa, Mansour, Nawelle, Ophélie, Pedro, Quin Yuan, Rajan, Sekou, Tatiana, Umit, Vinelson, Walid, Xiang, Yamina, Zohair et bien d’autres. (…)
Lien vers la tribune