Actualités des enseignants Archive

Sans arrêt jusqu’à Miromesnil : Voyage de classes

Nicolas Jounin, auteur de Voyage de classes, était interviewé récemment par Le Parisien : Quand des jeunes de banlieue étudient le profil sociologique des riches parisiens (vidéo)
Un article était associé à cette vidéo : Les quartiers huppés sous la loupe des étudiants du 93

Nicolas Jounin, Nedjma Cognasse et Jordan Mongongnon étaient invités de l’émission Sept milliards de voisins sur RFI : Quand des étudiants d’une université populaire de banlieue partent à l’assaut des beaux quartiers de Paris, que voient-ils ? Comment sont-ils accueillis et surtout comment comprennent-ils les coutumes et habitudes des très riches ?

Le Quotidien du Médecin (lundi 8 décembre 2014) a publié un compte-rendu de Voyage de classes :

De la Seine-Saint-Denis aux beaux quartiers
Voyage dans le Triangle d’or
André Masse-Stamberger
Que se passe-t-il lorsque de jeunes apprentis sociologues quittent leur banlieue pour aller enquêter sur le somptueux 8e arrondissement de Paris ? Nicolas Jounin, lui-même sociologue, met en musique avec talent cette « inversion de l’exotisme ».
Idées
Il ne s’agit pas de questionner un SDF du haut de ses théories, mais de se confronter avec un immense fossé social, qui donne d’emblée un terrible vertige. Loubna, Nora et Hicham (prénoms changés) pénètrent dans un univers qui les regarde de haut, celui du Triangle d’or et du parc Monceau.
Les voici donc, entrant chez Dolce & Gabbana, Chanel ou Dior, avec leurs blousons et leurs jeans – il n’est pas rare qu’ils soient, d’emblée, gentiment refoulés. Leurs réflexions témoignent. « L’oeil est obligatoirement attiré par les vitrines, la beauté, la magie que dégage l’endroit, des cabines d’essayage dignes d’une chambre royale (…) au centre du magasin, une vue spectaculaire vers le ciel et au plafond un lustre en cristal. » « Room at the Top » disent les Anglais. Plus on monte et plus il y a de la place dans l’espace social, et nos enquêteurs le découvrent. L’aisance, à tous les sens de ce mot, c’est de se mouvoir facilement dans ce qui est notre milieu. De quoi ouvrir de grands yeux lorsqu’on vit dans un deux-pièces à Saint-Denis.
À chaque instant, Nicolas Jounin reprend le recul théorique nécessaire : il est souhaitable que l’interviewer ne soit pas dominé par sa propre émotion, écrasé d’admiration. « Les vêtements y sont exposés comme des oeuvres d’art », note justement l’une de nos beurettes. Il est également nécessaire, tentant des interviews, que nos héros ne sentent pas à chaque instant que la légitimité est du côté du sondé. « Ma famille est ici depuis huit générations », dit un aristocrate qui les reçoit dans son hôtel particulier. Et toutes les situations déploient et déplient l’humiliante distance sociale.
Humiliation, lorsqu’on doit poireauter dans l’immense hall du Plaza Athénée, sous l’oeil méprisant d’élégantes hôtesses. Incapacité de ressaisir l’initiative lorsqu’un grand bourgeois dirige brutalement le dialogue avec une énergique morgue. Même la gentillesse peut être étouffante, comme celle de cette mamie, interviewée dans une pâtisserie où les gâteaux sont à 16 euros, qui entreprend de leur enseigner l’art de découper une tartelette à la framboise !
Nous disions au début « Inverser le sens de l’exotisme ». C’est un peu ce que les travaux du couple Pinçon-Charlot ont réussi à faire. Mais les très riches ne sont pas que pittoresques, ils constituent par leurs réseaux, leurs affiliations, leurs pratiques (les célèbres rallyes endogamiques, par exemple) une force sociale terrifiante de surplomb.
Nos jeunes aspirants aux sciences sociales semblent s’être heurtés à un luxueux « Chantier interdit au public », pour reprendre un autre titre de Nicolas Jounin.
Note(s) :
Nicolas Jounin, « Voyage de classes », La Découverte, 233 p., 16 euros.

L’Engendrement du droit

Coline Cardi, maîtresse de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, a co-dirigé, avec Anne-Marie Devreux, le n°57 des Cahiers du genre :

Nous empruntons au livre L’engendrement des choses (Chabaud-Rychter, Gardey, 2002) la précieuse idée d’« engendrement ». Elle exprime de façon particulièrement appropriée ce qui fait l’objet de ce numéro : montrer que le droit est pétri de genre dans le processus même de sa fabrication et, réciproquement, que le droit, par les catégories qu’il met en place et les usages qui en sont faits, ne cesse de produire le genre. Les normes sont toujours produites dans un contexte historique, social et politique particulier. Les catégories juridiques n’y font pas exception. En dépit de leur prétention à la permanence et à l’objectivité, les règles de droit sont le fruit d’un « processus de gestation ». Et si le droit n’est pas à proprement parler l’objet d’une manufacture, son écriture relève bien d’un travail de peaufinage mais aussi d’hybridation de l’ancien et du nouveau, d’un argument et d’un autre, d’un combat et d’un renoncement, d’un compromis. Ce sont ces moments de lutte pour l’inscription dans le droit d’un niveau d’égalité supérieur entre les hommes et les femmes, entre les hétérosexuel-le-s, les homosexuel-le-s et les trans, entre les salariés et les salariées, les citoyens et les citoyennes que ce numéro donne à voir, tout en venant questionner les limites des catégories et des usages du droit dans la reconnaissance de cette égalité.

Lire l’introduction du numéro: http://cahiers_du_genre.pouchet.cnrs.fr/pdf/IntroCdG57_2014.pdf
Lien vers le site des Cahiers du genre

Camille Peugny dans Le Monde

Camille Peugny, maître de conférences au département de sociologie & d’anthropologie de l’Université Paris 8, était interviewé récemment dans Le Monde : On constate « une radicalisation de la jeunesse »

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Cliquez pour lire l’interview

Un long voyage (de classes)

Voyage de classes de Nicolas Jounin, continue son petit voyage :
Sur France Inter, dans l’émission 3D.

Dans 3D ce dimanche, les Lettres Persanes version 2014. Montesquieu a fait le récit de la découverte de l’Occident par deux persans ; c’était en 1721. En 2014, c’est un professeur de sociologie qui a conduit ses étudiants du 9-3, l’Université Paris 8 de Saint-Denis, à explorer les beaux quartiers du VIIIème à Paris. Découverte d’un monde !
Avec le sociologue Nicolas Jounin et ses étudiants de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis : Jordan Mongongnon, Nedjma Cognasse, Laëtitia Mokrani, Nina Krumnow et Miguel Cerejo.

Dans Le Monde :
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cliquez pour lire en entier

Enfin, Nicolas Jounin et deux étudiants (Jordan Mongongnon et Miguel Cerejo) étaient hier sur Arte, dans l’émission « 28 minutes » :

Quelle(s) politique(s) pour répondre au défi de la précarité urbaine ?

Agnès Deboulet, professeure de sociologie à l’université Paris 8, participe à la Conférence-Débat « Quelle(s) politique(s) pour répondre au défi de la précarité urbaine ? », le 18 novembre 2014, de 17h30 à 19h00 à l’ Agence Française de Développement :
Un milliard de citadins vivent aujourd’hui dans des bidonvilles selon UN Habitat. Ils seraient le double en 2030 si rien n’est fait. 90% de ces urbains vivent au « Sud ». Cette croissance pose des problèmes de précarité urbaine. Elle remet en cause la vision classique de la ville et les politiques publiques urbaines. Y répondre de manière rapide et efficace devient une préoccupation pour de nombreux acteurs, mais comment ? Diverses solutions sont mises en œuvre, de la réhabilitation la plus légère à la démolition totale en passant par des opérations de restructuration qui délogent une partie des habitats.

Pour en savoir plus

Rénovations urbaines en Europe

1411374346Agnès Deboulet, professeure de sociologie à l’université Paris 8, a co-dirigé avec Christine Lelévrier l’ouvrage que les Presses universitaire de Rennes publient aujourd’hui : Rénovations urbaines en Europe :
Cet ouvrage analyse les discours, les pratiques et les effets des politiques de « démolition-reconstruction » de logements dans des quartiers populaires centraux. Il interroge le sens de ces rénovations, en particulier pour les habitants concernés, selon cinq axes principaux : le renouvellement de l’action publique, les voies contestées de la concertation, la mixité sociale, le relogement et ses trajectoires et enfin l’évaluation.
Vous trouverez sur le site des P.U.R. plus d’informations, dont l’introduction :

« Rénovation urbaine », la locution n’est pas neutre. Elle est associée à une forme d’intervention urbaine radicale de démolition-reconstruction de logements dans des quartiers populaires que l’on retrouve dans de nombreux pays du monde, au nord comme au sud et à différentes périodes de l’histoire. Le retour de son usage en 2003 pour qualifier un programme national de démolition de 250 000 logements en France a suscité depuis maintenant une décennie de nombreuses interrogations sur le sens de cette action publique. En effet, ces formes de rénovation ont été fortement mises en cause tant par les chercheurs que le monde associatif et une partie de l’échiquier politique, que l’on songe aux percées haussmanniennes à la fin du xixe siècle à Paris, ou aux interventions qui ont transformé entre les années 1930 et 1970, de nombreux quartiers ouvriers de villes européennes et américaines (Le Garrec, 2006). Les critiques de ces politiques qualifiées de « table rase », de rénovation « bulldozer » (Kirszbaum, 2008) aux États-Unis, de rénovation « au couteau » à Berlin (Bernard, 2006), ont porté avant tout sur les conséquences sociales et le traumatisme pour les populations : déplacement des populations pauvres, réinvestissement par d’autres types d’activités et par des populations plus aisées, destruction de liens sociaux et de la vie des quartiers ouvriers … (Gans, 1962 ; Coing, 1966). Certes, le sens, le contexte et les modalités d’intervention des années 2000 n’ont pas grand-chose à voir avec ceux de la fin du xixe ou des années 1960. Il ne s’agit plus tant de détruire des logements dégradés et insalubres, que de « diversifier » l’habitat dans ces quartiers pour introduire une plus grande mixité sociale en tentant de contrecarrer la formation redoutée de « ghettos » (CES, 2013). Mais…
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Absence de M. Demoli

M. Yoann Demoli ne pourra pas assurer ses cours (Présentation des méthodes, Questionnaire) mercredi 5 novembre 2014. Les séances seront rattrapées au cours du mois de janvier.

Le voyage (de classes) continue

jounin-voyage-couvVoyage de classes. Des étudiants de Seine-Saint-Denis enquêtent dans les beaux quartiers, le nouveau livre de Nicolas Jounin (maître de conférences à l’université Paris 8, en disponibilité), a fait l’objet de plusieurs articles. Le dernier en date, celui du BondyBlog : Il n’y a pas de pauvres sans riches interviewe Jordan, Miguel et Asiya qui ont participé à l’enquête :

Nicolas Jounin professeur de sociologie à l’Université Saint-Denis (93) de Paris-8 a dirigé et co-écrit le livre « Voyage de classe ». Dans cet ouvrage, il raconte et délivre les résultats de ses étudiants pour la plupart issus des quartiers populaires qui se sont immergés dans le très chic 8e arrondissement parisien.
« N’importe qui peut étudier n’importe quoi. » C’est sans doute ce qu’a voulu prouver Nicolas Jounin avec ce livre de sociologie « Voyage de classe », rédigé à partir des résultats des recherches d’une centaine d’étudiants en première année de sociologie à Paris-8. « C’est montrer qu’il y a une certaine égalité dans la recherche, que ça peut être fait par tous pas que dans haut vers le bas mais que ca peut être aussi fait du bas vers le haut, explique Miguel. Ce livre montre la démocratisation des études et du scientifique. »
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Sur Canal + dans La Nouvelle édition, avec plusieurs étudiants :

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Extrait d’un chapitre sur Terrains de luttes :

Dans Voyage de classes, Nicolas Jounin revient sur plusieurs années d’une enquête de terrain dans le 8ème arrondissement de Paris menée par des étudiant-e-s de première année de licence de Sociologie de l’Université Paris 8, située à Saint-Denis (93). Il écrit ainsi en introduction de l’ouvrage: « En racontant le petit combat des étudiants pour la connaissance d’un monde social dominant, ce livre ne veut pas apitoyer le lecteur sur les déconvenues et humiliations subies dans ce parcours d’investigation, mais plutôt l’amener à les envisager de manière crue et joyeuse. […]. L’enquête au sens large est un outil trop important de la démocratie pour ne s’intéresser qu’à la condition des opprimés, et pour n’être réalisée que par certains individus privilégiés. »(p.15)
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Un grand article dans le Nouvel Observateur :

A quelques stations de métro, un autre monde. En s’aventurant un peu plus loin qu’à l’habitude sur leur ligne de métro, la 13, qui part de Saint-Denis, au nord de Paris, jusque dans le fameux triangle d’or parisien, ou bien aux alentours du parc Monceau ou de la Madeleine, Loubna, Hicham, Myriam, Nora (1) ont éprouvé le dépaysement du navigateur débarquant en terre inconnue.
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Dans L’Humanité, une interview avec Nicolas Jounin

À la lecture de Voyage de classes, on vous sent, vous-même, quelque peu intimidé par les quartiers bourgeois, non??
Nicolas Jounin C’était un défi, en effet. Je ne m’y sens pas particulièrement à l’aise. Et il fut assez amusant de voir que certains étudiants étaient plus audacieux que moi. Par exemple, je suis passé plusieurs fois devant le Plaza Athénée sans oser y entrer, alors que j’avais bien lu dans un des livres des ­Pinçon-Charlot qu’il était tout à fait possible d’aller y prendre un pot. Des étudiants l’ont fait.
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Signalons enfin un autre article sur Mediapart (abonnement nécessaire).

Derrière les lumières

Sous un pseudonyme, une étudiante en sociologie fait le récit d’un travail dans un grand hôtel Derrière les lumières cinglantes :


La lumière des ténèbres s’éclipse sous la pluie

9h 30. Les clients commencent à envahir la salle pour le petit-déjeuner. Amélie se plaint qu’elle a mal aux pieds. Hier, elle n’a pas eu besoin de beaucoup marcher car elle a travaillé pour le room service. Aujourd’hui, c’est une autre histoire. On est en salle, il faut sans arrêt porter et débarrasser. Mais je n’ai plus le temps de penser à elle.

Ce texte a aussi été repris sur Rue89 : Je suis celle qui se tue le poignet pour vous servir des petits-déj’ à 26 euros

« Eau & Sociétés »

Séminaire Doctoral « Eau & Sociétés » – année universitaire 2014-2015
Ecole Doctorale en Sciences Sociales (ED 401) Université Paris 8 – Vincennes – Saint Denis
Responsables : Barbara CASCIARRI et Carine CHAVAROCHETTE
Au-delà de sa centralité comme base de reproduction de la vie matérielle, l’eau possède la capacité de mettre en relation différents domaines du social : le rapport à la nature et l’organisation du territoire, les complexes institutionnels, les relations de pouvoir, les systèmes de valeurs et les identités. Étudier l’eau signifie appréhender, à partir de l’appropriation d’une ressource physique, les réseaux sociaux, économiques, politiques et culturels ainsi que les formes de dépendance, d’exclusion, de solidarité ou de conflit. Dans un contexte global où l’eau se situe davantage au cœur des dynamiques de compétition, des processus d’urbanisation et des enjeux de redéfinition des frontières socio-culturelles, l’intérêt pour les phénomènes liés à sa gestion dépasse désormais la sphère des « sciences naturelles » et sollicite de plus en plus l’attention d’approches en « sciences sociales ».
Téléchargez le programme du séminaire Eau & Sociétés

Voyage de classes

jounin-voyage-couvVoyage de classes est le nouveau livre de Nicolas Jounin, qui a enseigné sept ans à l’Université Paris 8 au département de sociologie.

Une demi-heure de métro sépare les quartiers parmi les plus pauvres de France de ses zones les plus riches. Partis de Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris, une centaine d’étudiants ont enquêté sur trois quartiers bourgeois du VIIIe arrondissement de la capitale. Pour s’initier à la démarche sociologique, ils ont dû se familiariser avec un monde nouveau et étrange, dont les indigènes présentent des coutumes et préoccupations insolites.
Boire un café dans un palace pour observer ce qui s’y passe (et être traité comme un client illégitime), stationner dans les boutiques de luxe pour décrire leur organisation (et se faire mettre dehors), apprendre à manger un mille-feuilles à 14 euros avec des « bourgeoises », approcher des institutions prestigieuses où les femmes n’ont pas le droit de vote, se faire expliquer le Bottin mondain et l’arrangement des mariages, interviewer dans son hôtel particulier un grand dirigeant qui « fait partie de ces familles qui ont des châteaux un peu partout » : ce sont quelques-unes des expériences que ces étudiants du 93 ont vécues. En même temps qu’il leur a fallu dompter l’exotisme pour bien comprendre le milieu dans lequel ils pénétraient, ils ont dû encaisser l’humiliation des multiples rappels à l’ordre social que suscitait leur démarche.
Des premières incursions anonymes et timides jusqu’aux face-à face sans échappatoire, ce livre raconte de manière crue et joyeuse les batailles livrées pour mieux connaître un monde social dominant. L’enjeu : renverser l’habitude qui veut que ce soit « ceux d’en haut » qui inspectent l’existence de « ceux d’en bas ».

Feuilletez le livre Voyage de classes
Ecoutez Nicolas Jounin sur France Inter

Nicolas Jounin était interviewé dans L’Humanité. Extraits :

Rendez-vous en terrain cossu
Entretien réalisé par Laurence Mauriaucourt
Dans son livre Voyage de classes, qui paraît aujourd’hui, Nicolas Jounin restitue trois ans d’enquête de terrain menée par une centaine d’étudiants de Paris-VIII en Seine-Saint-Denis, dans le 8e arrondissement de Paris, qui concentre tous les pouvoirs : culturels, politiques, économiques. Entretien et bonnes feuilles.

À la lecture de Voyage de classes, on vous sent, vous-même, quelque peu intimidé par les quartiers bourgeois, non ?
Nicolas Jounin C’était un défi, en effet. Je ne m’y sens pas particulièrement à l’aise. Et il fut assez amusant de voir que certains étudiants étaient plus audacieux que moi. Par exemple, je suis passé plusieurs fois devant le Plaza Athénée sans oser y entrer, alors que j’avais bien lu dans un des livres des Pinçon-Charlot qu’il était tout à fait possible d’aller y prendre un pot. Des étudiants l’ont fait. On doit pouvoir tout étudier. Quand j’ai eu terminé une première enquête sur le secteur du bâtiment dans les années 2000, pour laquelle je m’étais fait embaucher comme intérimaire ou stagiaire sur des chantiers, j’ai jugé utile de compléter cette expérience en allant dans les bureaux des ressources humaines, ceux des dirigeants d’agences d’intérim, pour voir. Il s’est avéré tout de même plus difficile d’y pénétrer que d’aller faire l’ouvrier sur les chantiers. Ainsi, je m’étais confronté à quelque chose de très banal et de très trivial, que beaucoup de gens savent, c’est qu’il est plus facile d’enquêter sur des milieux populaires, plus accessibles, plus ouverts, que sur des milieux de décideurs ou bourgeois.
Confronté ensuite, avec plaisir puisque je suis né dans le 9-3, à devoir enseigner à des étudiants de Seine-Saint-Denis, la question s’est évidemment posée : qu’allons-nous leur faire étudier ? Sachant que l’université Paris-VIII est attachée aux enquêtes de terrain dès le début du cursus de sociologie. Au fond, nous nous sommes dit qu’aucun terrain n’est interdit.
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Un article dans le Nouvel Observateur : Les pigeons étaient différents…

A quelques stations de métro, un autre monde. En s’aventurant un peu plus loin qu’à l’habitude sur leur ligne de métro, la 13, qui part de Saint-Denis, au nord de Paris, jusque dans le fameux triangle d’or parisien, ou bien aux alentours du parc Monceau ou de la Madeleine, Loubna, Hicham, Myriam, Nora (1) ont éprouvé le dépaysement du navigateur débarquant en terre inconnue.

« J’étais complètement ébahie. C’était la première fois que je me rendais dans un quartier aussi riche de la capitale », raconte ainsi Loubna.
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Fabien Truong reçoit le « Prix de l’écrit social »

Les délibérations du PRIX DE L’ÉCRIT SOCIAL ont eu lieu.
FABIEN TRUONG remporte le Prix pour son ouvrage Des capuches et des hommes, Trajectoires de « jeunes de banlieue » aux éditions Buchet Chastel.

Au département

L’école d’été de Naples se prépare intensément (un compte-rendu sera mis en ligne après les vacances).

Aline Hémond a été nommée professeure d’anthropologie à l’Université d’Amiens.
Roser Cussó a été nommée professeure de sociologie à l’IEDES de l’Université Paris I.
Nicolas Jounin sera l’année prochaine en disponibilité.
Fabien Truong partagera ses semaines entre Goldsmiths University of London où il sera « visiting scholar » et Paris 8.

Et donc le département accueillera à la rentrée plusieurs ATER : Yoann Demoli, Fabien Brugiere, Remi Trehin et Audrey Petit en sociologie.

Rendre comptes

Les éditions Hermann viennent de publier le dernier ouvrage Jacques Siracusa, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8 : Rendre comptes :

rendre-comptes.jpgComme on expose un patrimoine à valoriser, il s’agit de présenter un ensemble de controverses ; puis d’en tirer quelques conséquences. Les controverses sont celles suscitées par l’usage des statistiques en sociologie, que celles-ci soient administratives ou issues de sondages par questionnaires. L’auteur rapporte le point de vue des « pro » comme celui des « anti » statistiques et montre que nombre de difficultés, débattues depuis près d’un siècle, conduisent à poser ces questions : comment les données ou les résultats quantifiés sont-ils interprétés dans la discipline ? Qu’est-ce qui justifierait ces interprétations ou rendrait intelligibles les conclusions étayées du sociologue ? La réponse de l’auteur, sous forme d’éclaircissement, est une contribution à l’étude de l’argumentation en sociologie et un examen de la délicate conciliation des cultures littéraire et mathématique.

Parentalités enfermées

Coline Cardi vient de diriger avec Stéphanie Latte Abdallah un numéro spécial de la revue Champ Pénal/Pénal Field consacré aux « Parentalités enfermées »
Le numéro est disponible en ligne

La question des liens familiaux des femmes et des hommes incarcéré.e.s, si elle est longtemps restée dans l’ombre, a connu un regain d’intérêt en France depuis une quinzaine d’années. Cet essor des recherches françaises résulte du croisement récent de domaines de la sociologie qui s’étaient jusqu’à présent développés séparément : la sociologie de la prison, la sociologie de la famille et la sociologie du genre. Il est également le résultat des évolutions en matière de droits des détenus (et, au-delà, de façon conjointe, de leurs enfants) – l’Administration pénitentiaire affichant, dans un souci de réinsertion et au travers de la création de nouveaux dispositifs comme les Unités de Vie Familiale (UVF), la nécessité de préserver les liens familiaux des individus incarcérés.

Admissibles au CAPES

Le département de sociologie félicite les 10 admissibles M1 au CAPES de sciences économiques et sociales
Capes:
ANDRIEU-HUGON LEILA
BIMBEAU ANTOINE
DEMANGE ELISE
DIFALLAH SAKINA
FONTAINE MARION
GADOUM LUCAS
GARNIER EMMANUELLE
HACHEMI HANNAN
QUERBES YANNICK
TESTARD ROMAIN
… et l’admissible au CAFEP :
Cafep:
FLOCH GWENOLE
Toutes les informations sur la préparation au CAPES de S.E.S. sont disponibles ici.

Deux conférences

Le Cerasa et le rESeauP8 organisent deux conférences :
Mardi 29 Avril 2014, 14h00-16h30, Salle D 143 : AGNES DE GEOFFROY Crises et déplacements forcés : le cas de Khartoum (Soudan)

Mercredi 30 avril 2014, 14h00-16h30, Salle D 143 JULIETTE DUCLOS-VALOIS Genèse d’un public : réponses collectives aux problèmes de distribution d’eau

Pour une sociologie narrative

Jean-François Laé, professeur de sociologie à l’université Paris 8, a mis en place, avec Numa Murard et Annick Madec, un « atelier de sociologie narrative : sociologienarrative.com« , dont voici le manifeste :

« Je n’utiliserai certainement pas les mots qu’affectionnent les muséologues et les critiques d’art » Elliott Erwitt, Personal Exposures, 1988

Pour une sociologie narrative

Bienvenue à toutes et à tous.

Bienvenue à vous, amateurs et professionnels, profanes et savants, qui connaissez l’épaisseur du social et déplorez l’ésotérisme des sciences sociales. Sociologues oui, car nous observons et éprouvons des relations, mais historiens si vous voulez, artistes, ethnographes ou ethnologues, romanciers, philosophes, reporters. La narration, le récit sont nos outils communs. Les sciences sociales ont voulu expliquer le monde, il s’agit maintenant de les transformer. Et tout de suite dans leurs formes, dans leur écriture, dans leurs mots, leurs images, leurs sons, leurs odeurs, leur goût. Politique ? Oui, si, par là, l’on entend la démocratisation de la connaissance et que l’on s’attaque à ses premières tâches : la politisation de l’intelligentsia, le renoncement à l’autisme intellectuel, le désir de s’affranchir du conservatisme de la forme, la participation à la discussion publique. A la dispute publique.

Vaste chantier, auquel nous vous invitons à contribuer. Nous vous invitons à partager vos favoris avec les nôtres, vos essais avec nos expériences, vos idées avec nos réflexions. Les rubriques du site permettent de publier les interventions de plusieurs manières…
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Génération quoi : Camille Peugny dans Le Monde

Le quotidien Le Monde rend compte aujourd’hui des recherches de Camille Peugny, maître de conférences à l’université Paris 8 :
Frustrée, la jeunesse française rêve d’en découdre :
L’autoportrait est sombre. Amenés à définir leur génération, ce sont les mots « sacrifiée » ou « perdue » qui leur viennent le plus souvent à l’esprit. A l’automne 2013, les jeunes de 18 à 34 ans étaient conviés par France Télévisions à répondre à un long questionnaire en ligne sur eux-mêmes et leur génération. 210 000 se sont pris au jeu de cette opération « Génération quoi ? ». Leurs 21 millions de réponses fournissent un matériau de recherche exceptionnel pour les deux sociologues de la jeunesse Cécile Van de Velde et Camille Peugny, maîtres de conférences respectivement à l’EHESS et à l’université Paris-VIII, qui ont contribué à concevoir le questionnaire. Ils en tirent aujourd’hui pour Le Monde les principaux enseignements, en se focalisant sur la tranche d’âge des 18-25 ans, centrale pour l’analyse.
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Claire Lévy-Vroelant dans Le Monde

Le jugement de l’incendie de l’hôtel Opéra laisse intactes les causes du mal
Le Monde.fr | 12.02.2014 à 14h32 • Mis à jour le 12.02.2014 à 16h58 |
Par Claire Lévy-Vroelant (Professeure de sociologie Université de Paris 8-Saint-Denis)
Huit ans d’expectative, huit jours de procès : le jugement de l’incendie de l’hôtel Opéra a été rendu. Il n’a pas mis fin à l’attente des familles des 24 victimes dont une plaque, face à l’église de la Trinité, rappellent les noms et les âges.
En novembre, le procès avait jeté une lumière crue sur le drame, révélant les rouages d’un système que le verdict n’aura pas ébranlé. Au fil des audiences, on apprend comment, cette nuit du 15 au 16 avril 2005, le feu avait pris dans la pièce règlementairement « impropre à l’habitation » qui servait de chambre au veilleur de nuit et à sa compagne, puis gagnait l’hôtel à une allure folle. Cette nuit-là, le couple se dispute et Fatima Tahrour jette des vêtements sur les bougies posées à même le sol. Le veilleur de nuit, fils des gérants, ne prend aucune des mesures qui s’imposent. L’escalier unique est vite impraticable. Des personnes se défenestrent, d’autres meurent dans les flammes ou asphyxiés.
Lire la suite sur le site du Monde