Rapport d’expérience à l’Université Laval (Canada, Québec), par Ibrahim D., étudiant du département de sociologie et anthropologie de l’université Paris 8.
J’ai passé une année universitaire (soit huit mois) au Canada. Dans la capitale nationale, Québec (confusion fréquente : il y a le Québec, qui est l’une des 10 provinces canadiennes, et il y a la ville de Québec du même nom, qui est la capitale de la province de Québec). J’y ai effectué ma dernière année de licence de sociologie, avec quelques cours en anthropologie vu qu’il s’agit de ma mineure.
La première chose qui m’a frappé à l’arrivée : l’accent québécois. J’avais vu au préalable quelques films de Xavier Dolan (en plein dans le cliché, je sais haha) pour me faire une vague idée linguistique de la différence entre le québécois et le français métropolitain. Elle existe, mais ça s’évapore à l’oreille au bout de quelques semaines. Le gros du challenge, c’est les expressions québécoises, absolument inédites en France pour la plupart et que j’ai dû apprendre finalement, pour ne pas me retrouver largué lors de mes conversations avec des québécois-e-s.
Le second challenge, c’était l’hiver. Le plus froid de toute mon existence. Mais c’était prévisible. Et finalement, tellement secondaire vu qu’à côté, je me suis quand même bien éclaté à faire diverses activités hivernales (patin à glace, ski de fond, etc), dans des paysages couvert de neige absolument magnifiques, sans compter les petites expériences touristiques extra-scolaires (l’Ontario, province voisine du Québec et anglophone, c’est vraiment cool par exemple). L’hiver aurait été un problème insurmontable si j’avais voulu qui le soit. Et ça n’apas été le cas, loin de là !
Passé la recherche d’appartement (en colocation, c’est quasi incontournable pour tous ceux et celles qui font le choix de ne pas vivre sur le campus), et les tracasseries administratives (faire sa carte d’étudiant, choisir ses cours, etc), l’Université Laval se révèle être un campus agréable (et très grand, il couvre 1,9 km2 de surface à Québec). C’est juste idéal pour travaillertranquille, avec la bibliothèque universitaire qui ferme à 23h en semaine (17h30 le week-end), le centre d’entraînement sportif géant avec piscine, ou le stade de football américain, où j’ai eu le plaisir de ne rater aucune rencontre des Rouge et Or, l’appellation officielle de toutes les équipes collectives de l’université Laval (pour la petite histoire, Les Rouge et Or ont fini champion universitaire après un dernier match épique contre les Dinos de Calgary à Hamilton, Ontario).
Il n’y a pas d’écart significatif au niveau de l’enseignement en salle de classe. La culture du Powerpoint est largement plus développée qu’à Paris VIII par exemple, où les cours sont beaucoup plus magistraux, et nécessitent donc une concentration plus accrue. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de profs à Laval qui ne font pas de cours sans Powerpoint, mais l’inverse est plus fréquent. En revanche, la charge de travail à la maison est plus significative à l’Université Laval qu’à Paris VIII. Les lectures sont plus fréquentes et nombreuses, tous comme les dossiers à rendre. Je ne me suis pas senti livré à moi-même pour autant, les profs sont vraiment à l’écoute, et ont des assistant-e-s et des sites de cours qui permettent de communiquer entre étudiant-e-s et profs sans problème pour des questions, ou autre. Je souligne aussi que pas mal de textes en anglais sont à lire en cours, ça peut vite devenir difficile si on ne maîtrise pas un minimum la langue anglaise, mais rien d’insurmontable non plus, ça se limite aux lectures, les cours restent en français, y compris la majorité des lectures à faire.
Le Québec a fait de gros progrès culinairement, comparé à il y a une dizaine d’années de l’aveu même de bon nombre de ses habitant-e-s. Mais ça reste un endroit où la culture culinaire reste relativement sommaire. Pour bien manger, pas le choix, j’ai dû me mettre aux fourneaux régulièrement, sous peine d’être condamné à manger de la Poutine toute l’année (c’est quasiment le plat le plus prisé de la province. Pas cher et facile à faire et manger. Fondamentalement, des frites, du cheddar et une sauce brune type barbecue).
Somme toute, Québec, c’est une belle ville, surprenante, avec un tas de bars, de restos conviviaux, de concerts en tout genre, et surtout de personnes vraiment sympa et ouvertes. C’est une expérience culturelle, universitaire et personnelle que je recommande chaudement. Ce n’est pas facile de traverser l’Atlantique et d’être éloigné des siens, mais de ma perspective, j’ai découvert tellement de choses nouvelles, que je ne regrette rien.
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