Alexia est cette année à Berlin :
Rappel : Réunion d’information jeudi 22 novembre à 10h
Partir en Erasmus était pour moi une envie qui m’animait depuis des années, depuis que je suis en droit car je trouvais que cette idée d’échange était une chance pour les étudiants de découvrir autre chose, un autre univers, une autre culture, mais je n’ai pu le concrétiser que maintenant.
L’organisation n’a pas des plus facile je l’avoue car les facs que je souhaitais n’étaient pas en partenariat avec Paris VIII et c’est un peu par élimination que j’ai pris Berlin. Parler l’allemand était un peu ma hantise car je ne l’ai pas pratiqué depuis longtemps et parce que je ne connaissais pas grand-chose de la ville de Berlin à part le Mur et son histoire. Mais mes amis m’ont encouragé à y aller. C’est une chose à faire au moins dans sa vie m’ont-ils dit et tu vas adorer Berlin. N’ayant pas trop le choix et ne voulant pas attendre l’année d’après, je prépare mon dossier en me disant autant tenter. Mais voulant prendre des matières d’anthropologie et de sociologie, mon choix est assez restreint car les facs à Berlin ne font pas les deux disciplines en même temps. Je pouvais alors juste passer un semestre d’Anthropo ou de Socio à Berlin ce qui n’est pas déjà si mal et un autre à Paris. Mais je voulais faire les deux semestres là bas, un semestre me parait insuffisant pour découvrir! Après plusieurs mails de Monsieur Ingolf Diener auprès de ses collègues de la Freie Universität, ces derniers acceptent que je sois inscrite à la Humboldt Universität mais que je suive les cours d’Anthropo chez eux ! Me voilà remotivée !
Deuxième bémol, mon niveau d’allemand ! Je devais atteindre un certain niveau pour être acceptée. Je dois donc venir plus tôt pour suivre un cours intensif d’allemand et repasser un test.
Début septembre, direction Berlin ! Je fais un peu trop plein d’allemand. Je n’en peux plus de cette langue ! Je ne comprends pas tout ! Nous sommes plusieurs étudiants à suivre les cours, des étudiants d’Erasmus mais aussi d’autres programmes d’échange ! La Humboldt nous a bien reçus et nous explique un peu tout ! Un bureau pour les étudiants étrangers est là en cas de problème !
Les cours se passent bien ! Je suis dans une classe d’à peu près 15 étudiants. On forme une belle équipe ! Quatre semaines de cours de 9h à 13h et chaque semaine une sortie culturelle organisée par le centre de langue pour découvrir Berlin à travers un musée, un film…
Résultat des courses : mon année d’Erasmus ne dépendait pas de mon niveau d’allemand. Ce dernier était exigé pour ma matière mineure ! Point crucial, les quatre semaines m’ont permis de me mettre dans le bain car c’est un peu comme se jeter dans le vide quand on n’est pas habitué à l’allemand.
Le logement ! Problème de pas mal d’étudiants ! Certains de mes camarades ont pu avoir une place dans une résidence étudiante. Pour les moins chanceux, il reste les colocations, très répandues à Berlin. Mais c’est un peu le parcours du combattant. Il faut s’y mettre quelques mois à l’avance ! Pour ma part, ne savant pas si j’allais être prise ou pas à cause du niveau d’allemand, j’ai loué une chambre dans une coloc pour quatre semaines, pendant lesquelles j’ai consacré pas mal de temps à chercher un appartement. Ce n’est pas pour décourager mais c’était dur ! Des mails à n’en plus finir mais qui restent cependant sans réponse ! Une ou deux visites par la suite et qui elles aussi restent sans réponse. Et les colocations sont assez exigeantes par moment. Le refus des étudiants en Erasmus est aussi fréquent. Et les anédoctes pour les recherches d’appart ne manquent pas, on en voit de tout et on se dit « Mais c’est quoi ce pays » mais on en rigole après. Après les trois semaines chez mes anciens coloc je me retrouve à alterner entre l’auberge de jeunesse et chez des amis. Après une semaine et quelques je trouve enfin une chambre en coloc ! Soulagement ! Pas idéal la coloc mais c’est mieux que rien. Donc autant s’armer avant de partir.
Ensuite, la deuxième phase était l’inscription à la fac. A Berlin, on ne peut pas faire son inscription tant qu’on n’est pas inscrit à la mairie, le Bürgeramt. Et dans ce dernier on ne peut s’inscrire que lorsque l’on a un logement. Donc entre mon inscription à la mairie et ma recherche d’appart, je n’allais jamais être inscrite à la fac tant que je n’avais pas d’appart ! (un cercle vicieux je dirai) ! Lors de l’inscription on doit présenter les documents qu’on nous a délivré, la pièce d’identité ou passeport et la preuve de paiement du Semesterticket. En échange on reçoit le certificat de scolarité et le papier de transport qui équivaut à la carte Imagine’R avec laquelle on peut se déplacer de la zone A à C. Je n’ai pas pu avoir mon Semesterticket tant que je n’étais pas officiellement inscrite à la Humboldt mais ayant expliqué ma situation au responsable Erasmus qui a l’air de connaitre Paris VIII j’ai pu avoir mon ticket de transport.
Humboldt Universität est une bonne université, l’une des meilleures à Berlin avec la Freie. Elle propose différentes filières. Ce n’est pas grand campus. Les différents départements sont un petit peu éparpillés dans la ville. Le département de Sociologie est situé à Dorotheenstrasse, dans le centre, pas loin de lu bâtiment principal de la Humboldt.
Viennent ensuite les cours. Ici, pour s’inscrire à un cours, on peut essayer tous les cours et si cela ne nous plait pas, on peut changer avant de faire son choix final.
Comme en Autriche, il y a les « Vorlesung », cours en amphi, les « Grundkurs », équivalent des TD et les Proseminar qui sont des TD plus poussés et d’approfondissement. Il existe aussi les « Blockseminar », des séances qui durent deux week end de suite et qui s’étalent de 9h à 18h. La première séance, en octobre, le prof explique comment fonctionne les séances, ce qu’il attend des étudiants et les séminaires peuvent se faire en janvier ou février. Le système de notation va de 1 à 6, 6 étant une mauvaise note. Mais comme on n’a pas encore été noté jusqu’ici, je ne peux pas en dire plus. Pour les examens aussi, on doit s’inscrire sur le site de la fac pour que nos notes soient validées par la suite. Il faut dire que la fac où je suis fonctionne beaucoup par internet. Les profs stockent pas mal d’information sur Moodle et pour les textes à préparer il faut également les télécharger sur Moodle. Loin de là les fascicules distribués en cours pour chaque étudiant. Dans certains cours, les fascicules sont disponibles mais il faut les acheter.
Pour le déroulement des cours, la participation des étudiants est tout le temps sollicitée et le prof ne fait parfois office que d’arbitre. Point à souligner, en Allemagne, ils sont adeptes des exposés. Et à la fin de chaque cours, on tape sur la table pour remercier le professeur ou l’étudiant qui a passé son exposé, « Referat ».
Ce qui m’a surpris, ce sont les bibliothèques ! On ne peut pas y rentrer avec son sac, son manteau ou le sac de son ordinateur portable. Il faut poser tout cela dans un casier et mettre ses affaires dans un sac en plastique transparent, fourni par la bibliothèque ou dans un panier comme au supermarché. Ils sont très stricts sur ce point.
Quant au mode de vie berlinois, il est différent de Paris. De premier abord, les Allemands sont froids mais après la barrière tombe. Il est cependant un peu difficile d’engager une discussion avec eux en cours. Sinon, les Allemands sont très à cheval avec le respect de l’environnement : ils utilisent beaucoup le vélo et pour les poubelles, même publiques, il y a un tri selectif, très poussé. Ici, on ne s’étonnera pas de voir des bouteilles trainer dans la rue ou voir une personne déposer sa bouteille vide dans la rue. Au contraire ! C’est pour les « clochards » ou les SDF. En effet, dans les supermarchés, il y a déjà des machines prévues pour remettre des bouteilles vides. Ensuite la personne perçoit de l’argent en fonction du nombre de bouteilles qu’elle a déposé. Donc laisser sa bouteille dans la rue peut rendre service à quelqu’un dans le besoin! Ensuite, pour traverser la rue, ils sont très respectueux des feux rouges et ne traversent jamais même si aucune voiture ne passe ! Chose qu’on ne retrouve pas souvent à Paris !
Au niveau gastronomique, ils ne sont pas aussi renommés que les Italiens ou les Français mais ils ont leur spécialité culinaire qu’ils veulent maintenir et dont ils en sont fiers. Currywurst, tout ce qui est à base de wurst (les saucisses), charcuterie n’ont pas de secret pour eux. De même que les fromages. Le currywurst peut se prendre à quel moment de la journée. Ce sont des saucisses découpées, avec du ketchup saupoudré de curry, souvent accompagnés de frites, mais pas très à mon goût. Les Allemands ont un penchant pour les sandwiches, mais généralement à base de charcuterie. Et si vous cherchez les meilleurs döners, venez à Berlin et pas chers en plus !
Pour les végétariens, n’ayez pas peur ! Chacun sera servi ! Contrairement à la France, ce mode de consommation est très répandu ici. Même dans les annonces de colocation parfois ils précisent qu’ils ont une préférence pour les végétariens mais les non végétariens sont bien sûrs les bienvenus.
Et les marchés biologiques pullulent de partout. Donc, tout le monde peut y trouver son compte.
J’ai failli oublié, les Allemands consomment des glaces même quand il fait froid. Et pour tout vous dire, elles sont délicieuses.
Ce qui me fascine également dans cette ville c’est que tous les endroits sont chargés d’histoire. On y retrouve tous les vestiges du passé, du stade olympique en passant par la Spree pour arriver à Berlin est.
Quant au côté culturel de Berlin, depuis que je suis arrivée, je vois par-ci par-là festival du film brésilien, japonais, court-metrage…ainsi que les opéras. C’est une ville très artistique. Et je vous vois venir ! Oui Berlin est la capitale de l’electro par excellence. Et les clubs passent beaucoup de musique electro. Bizarre dites-vous ? Non, j’ai moi-même commencer à apprécier ce son à base de boum boum pendant plusieurs minutes et on ne s’en lasse pas. Ils sont les champions mais attention l’entrée est sélective dans les meilleurs endroits où on passe cette musique. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut être tiré par quatre épingles pour y aller !
Pour conclure, ce que j’aime à Berlin c’est cette nonchalance mêlée à une énergie qui provient de je ne sais où ! C’est ce côté décontracté mais à la fois strict ! c’est le mélange de tous les styles sans regards méchants de son voisin de métro, ce sont ces gens avec leur bouteille de bière à la main dans les rues, le métro, sans se dire c’est interdit ou mal vu, c’est toutes ces personnes avec leurs tatouages et piercings ! C’est le côté altruiste des passants. Ce sont ces lieux qui ont l’air abandonné mais qui donnent un charme à cette ville. Ces petits bouts de jardin qu’ils arrivent à en faire des endroits conviviaux pour discuter, prendre un café ou écouter de la musique.
Mais c’est aussi ces instants où on me demande d’où je viens et que je réponds la France, ils me dévisagent et me disent d’un ton assez accusateur « Mais tu es marron !! » et qu’il faut que je parle de mes origines (au début ça énerve mais ça me fait rire doucement) et c’est aussi pour la même question, un sourire se dessine sur les lèvres et ils ont l’air émerveillé.
Berlin ne se résume pas à un lieu mais un monde à lui tout seul mais que je n’ai pas fini de découvrir car elle recèle de merveilles ai-je entendu dire.
Alors si vous hésitez encore, décidez-vous ! Berlin est une ville à découvrir pour toutes ces facettes et s’immerger dans un autre monde est une chose passionnante !
Quelques adresses utiles :
Recherche d’appart :
http://www.wg-gesucht.de/wg-zimmer-in-Berlin.8.0.0.0.html
http://www.immobilienscout24.de/de/finden/wohnen/index.jsp
Site de l’ambassade de France : http://www.ambafrance-de.org/-Francais-