Les presses universitaires de Vincennes publient ces jours-ci Un mythe à détruire ? Origines et destin du Centre universitaire expérimental de Vincennes coordonné par Charles Soulié, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8.
Cet ouvrage se livre à une histoire des premiers pas de cette institution hautement paradoxale, car foncièrement anti institutionnelle. C’est donc à une véritable exploration de l’inconscient académique qu’invite ce livre qui, rompant avec la vision politique ordinairement de mise quand on pense l’histoire de l’université française d’après 68, dévoile quelques-uns des enjeux académiques, intellectuels et pédagogiques sous-jacents à cette formidable expérience collective.
L’introduction à l’ouvrage est disponible en PDF :
Il existe encore peu d’ouvrages à caractère scientifique portant sur l’histoire récente des universités françaises. Cette pauvreté, qui contraste avec ce qu’on observe dans les universités germaniques et anglo-saxonnes ou les grandes écoles françaises, contraste aussi avec l’abondante production éditoriale d’essais sur l’université en général le plus souvent rédigés à la faveur des crises qui la traversent, comme des réformes qui lui sont imposées. Et elle nous semble significative de la position dominée occupée par les universités françaises dans un système d’enseignement supérieur toujours surplombé par les grandes écoles.
Mais depuis quelques années, et à la faveur du renouvellement générationnel comme du processus d’autonomisation des établissements, les histoires d’universités (récentes notamment) se multiplient. Et c’est souvent à l’occasion de commémorations qu’elles sont initiées. Par exemple en 2009, deux des Centres universitaires expérimentaux ouverts par Edgar Faure – en l’occurrence Vincennes et Dauphine – ont chacun fait paraître un «beau livre» à l’occasion de leur quarantenaire. Profitant de cette dynamique, nous avons lancé un travail collectif portant sur les origines et le destin de l’université de Vincennes et visant à opérer une reprise réflexive de ce qui, pour beaucoup d’acteurs de l’époque, sera un formidable moment d’expérimentation collective.