Un article de Julie Clarini dans Le Monde rend compte du dernier ouvrage de Jean-François Laé, écrit avec Numa Murard, Deux générations dans la débine :
[L’argent] glisse, se volatilise : l’une des façons de l’attraper est peut-être d’aller voir les effets concrets de sa rareté. Par exemple à Elbeuf, comme l’ont fait les sociologues Jean-François Laé et Numa Murard, une première fois en 1980 et de nouveau trente ans après, à la rencontre des habitants d’une cité de transit en bordure de Seine, une « poche de pauvreté », comme on disait à l’époque. Sortie en 1985, la première enquête, L’Argent des pauvres (rééditée à la fin de Deux générations dans la débine), voulait convaincre de « la nécessité de renverser l’image misérabiliste véhiculée par les associations charitables (…) quitte à (…) montrer les gueux sans moralité, affreux, sales et méchants« . Trente ans plus tard, le ton de cette première enquête paraît aux auteurs « encore à l’optimisme » ; les pauvres n’avaient pas, comme aujourd’hui, totalement quitté l’horizon mental.