Erasmus : Clément à Manchester

Voici l’expérience (en cours) d’un étudiant Erasmus à Manchester….

Quelle magnifique expérience que de partir étudier à l’étranger ! Alors certes, si vous êtes dans cette optique, je ne vous cacherai pas qu’une bonne dose d’anticipation, saupoudrée de débrouillardise est nécessaire pour entreprendre un tel séjour. Un brin de chance et un goût du voyage prononcé vous seront également utiles pour partir. Je ne vais pas revenir ici sur les démarches administratives qui sont quand même, je vous rassure, moins longues que dans L’Auberge espagnole

Pourquoi avoir choisi l’Angleterre ? Et Manchester en particulier ?

L’Angleterre dispose en fait de plusieurs avantages à mes yeux : la langue déjà, que l’on ne pratique pas seulement à l’Université ; une culture vraiment différente par rapport à la France, ce qui est un critère majeur pour moi (étant étudiant en Sociologie / L3), cela me permet d’exercer un « regard neuf », pour ne pas dire objectif (ce qui serait un peu prétentieux) sur ce pays. J’ai choisi Manchester pour trois raisons. La première est pourrait-on dire historique : Manchester est en effet le berceau de l’Anthropologie sociale anglaise et de l’Anthropologie sociale tout court (j’effectue ici ma mineure dans cette matière). Ensuite, cette ville représente à mes yeux la « vraie Angleterre », ou du moins l’Angleterre profonde, qui se distingue de l’Angleterre plus « bourgeoise », pour ne pas dire snob (je suis d’accord, c’est un peu cliché !) que représente Londres. C’est comme si on comparait Paris à Lille en fait, l’analogie est facile mais porteuse de sens je trouve car Manchester est un ancien bassin industriel, tout comme Lille. Je ne pense pas que l’on puisse sentir l’ « esprit des français » en ayant vu simplement Paris. La troisième raison découlant de la deuxième est plus pratique : la vie à Manchester est bien moins chère qu’à Londres (bien que le coût de la vie reste plus élevé qu ‘en France).

Parlons un peu de cette ville et de ce que j’ai pu y découvrir…

Tout d’abord, cette ville du Nord de l’Angleterre est un bon pied-à-terre pour découvrir le reste du Royaume-Uni (Dublin, Edimbourg, Liverpool, York, Birmingham…) La ville en elle même n’est pas si grande mais elle possède un campus Universitaire gigantesque qui se concentre sur l’une des artères principales de la ville. La vie étudiante y est donc intense. Le climat, les bâtiments en brique rouge donnent à première vue une impression un peu triste mais on réalise vite que derrière ce décor se trouve une ville renaissante, en pleine effervescence, cosmopolite… Je ne pensais pas en effet trouver une ville aussi ouverte sur le monde, avec autant d’étudiants étrangers (j’avoue que le nombre de français m’a un peu surpris, moi qui pensait les éviter en n’allant pas à Londres). L’Université est le symbole de cette renaissance. Le bâtiment principal ressemble à un bâtiment royal, voire à un château (voir photo ci-joint). L’intérieur de ces bâtiments fut à mon grand étonnement très moderne, chaque amphithéâtre étant par exemple muni de rétroprojecteur et de grand écran. Par ailleurs, cette fac a été classée par le journal « The Times » comme la meilleure Université d’Angleterre en 2006 (Oxford et Cambridge étant certainement cataloguées comme des grandes écoles). Je vous laisse ici le soin de vérifier ce que je dis à travers ce lien : http://www.manchester.ac.uk/international/news/universityoftheyear/ car je reconnais ne pas connaître tous les critères pris en compte ici. Cette ancienne ville ouvrière a donc su rebondir après la désindustrialisation qui a marqué cette région, en développant la recherche, l’innovation etc… D’où le terme que j’utilise de « renaissance », que l’on peut constater dans le contraste saisissant entre l’ancien et le moderne, entre l’architecture tristounette du 19ème siècle et l’incroyable modernité technologique au sein de ces bâtiments (mon département par exemple étant équipé depuis 20 ans d’un centre d’Anthropologie visuelle, une sorte de vidéothèque comportant des milliers de films anthropologiques). Comment se déroulent les cours ? Ils sont en fait divisés entre les lectures, ou cours magistraux, et les tutorats, qui sont des lieux d’échanges, de discussions en groupe plus restreints que nos TD. La deuxième heure des cours magistraux est presque toujours consacrée à la projection d’un film, ce qui est évidemment lié à la discipline que j’ai choisi et au centre audiovisuel de mon département.

Venons enfin à la vie sociale à Manchester…

Pour tout adepte de foot (que je suis), il est facile de trouver des sujets de conversations ici… En effet, on peut sentir une incroyable ferveur pour le club local Manchester United, ou encore Liverpool, qui n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres d’ici. Ce sport étant né en Angleterre, on comprend vite qu’il représente plus qu’un simple jeu pour ces habitants. Il est un aspect de la cohésion sociale, un emblème de leur fierté locale. Il suffit de se rendre à un match pour comprendre ce dont je parle. Bien que les anglais peuvent à priori paraître froid, leur dévouement pour leur équipe locale est on ne peut plus chaleureux ! Il n’y a en effet pas un match qui ne voit pas Old Trafford, leur stade, rempli à craquer (on pourrait parler à cet égard de chaudron !). L’analogie avec le Nord de la France est une fois encore saisissante. Les stades lillois ou lensois par exemple, sont en effet réputés pour leur incroyables ambiances. La vie sociale mancunienne se caractérise aussi par une fertilité énorme sur le plan musicale (particulièrement le rock). Il n’y a pas un pub, un bar qui n’organise pas de concerts de rock fréquemment. Rappelons que les Beatles venaient de cette région (Liverpool), ou dans une moindre mesure Placebo. Ce n’est pas un hasard d’ailleurs si l’une des plus grandes et prestigieuses scènes du Royaume uni se trouve à Manchester. C’est un passage incontournable pour tout fan de rock. Bon, je pourrais écrire des heures sur cette ville aux 1001 facettes mais je vais m’arrêter à cette aperçu, qui donnera peut être envie à d’autres de venir étudier ici….

Clément Mellin.

D’autres étudiants sont partis avec Erasmus, dont Alessandro, à Barcelone et Nabila, à Manchester
Pour les étudiants en sociologie de Paris 8, la personne à contacter est Claire Lévy-Vroelant, et, au niveau administratif, Annick Lemmonier. Voir aussi la Page Erasmus, sur le site du département.

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