Actualités des enseignants Archive

Soutien à Nicolas Jounin

Participant jeudi matin au blocage du port de Genevilliers dans le cadre de la mobilisation contre la loi travail, le sociologue Nicolas Jounin, enseignant chercheur à l’université Paris 8, a été blessé à la tête et aurait perdu connaissance (il est confus et ne se souvient pas exactement de ce qui s’est passé). Un militant de Sud Rail a été blessé au visage (les témoins l’ont vu le visage ensanglanté). Ils ont tous deux été arrêtés vers 7h30 et mis en garde à vue au prétexte de violence contre fonctionnaire de police. Ils sont restés détenus depuis ce matin jusqu’à 19h30 au commissariat de Saint-Denis et viennent d’être déférés au parquet de Bobigny. Nicolas Jounin est poursuivi pour violence à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité publique. Il leur est proposé une comparution immédiate vendredi à 13h, qu’ils ne pourront refuser que lors de l’audience. S’ils la refusent – ce qui leur est conseillé car on connaît les conditions de jugement lors des comparutions immédiates, leur sort sera ensuite entre les mains du juge des libertés. Tous deux semblent aller bien, mais ont chacun été blessés ce matin.
Nicolas Jounin a été libéré vendredi.

Communiqué de l’Association des sociologues enseignants du supérieur et Communiqué de soutien de l’AFS auquel s’associe le Département de sociologie et d’anthropologie de l’université Paris 8.

Baptiste Coulmont dans Libération

Le quotidien Libération publie aujourd’hui, samedi 23 avril 2016, une interview de Baptiste Coulmont, maître de conférences à l’Université Paris 8, au sujet de son dernier ouvrage, Changer de prénom (Presses universitaires de Lyon, 2016) :
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lien vers l’interview

Camille Peugny dans « 28 minutes » sur Arte

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Camille Peugny, maître de conférences au département de sociologie & anthropologie de l’université Paris 8, était invité de l’émission 28 minutes, sur Arte, mardi 5 avril 2016 :

GUERRE DES GÉNÉRATIONS : LA FRANCE SACRIFIE-T-ELLE SA JEUNESSE ? Ce mardi est marqué par une nouvelle journée de mobilisation contre la loi El Khomri. Le mouvement est porté par les jeunes, qui sont à la fois peu concernés par cette réforme, n’étant par définition pas encore actifs, mais indirectement totalement concernés, puisqu’ils se préparent justement à affronter un marché du travail bouché. Alors que les politiques publiques ont axé leurs efforts sur les séniors depuis des dizaines d’années, la jeunesse est-elle réellement l’éternelle sacrifiée ? Pour en débattre, nous accueillons Camille Peugny, sociologue, maître de conférences à l’Université Paris 8, Antoine Dulin, représentant des organisations étudiantes et de jeunes au CESE et Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne.

Lien vers l’émission

Le cinéma tibétain

Dans le cadre du cours de Béatrice David, « anthropologie de la Chine » au Musée du Quai Branly, Mme Françoise Robin, tibétologue, Professeur des Universités à l’INALCO, présentera une conférence intitulée : « Le cinéma tibétain aujourd’hui au Tibet. Un cinéma des ‘minorités« ? » . La séance aura lieu le jeudi 7 avril 2016 9h30-12h30, salle 2/sous-sol 2.

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Contact :
Béatrice David, Anthropologue, Département de sociologie et d’anthropologie, UFR Textes et Sociétés

Absence de Nicolas Duvoux

Le cours de « Grande enquête » de Nicolas Duvoux consacré au « Monde privé des ouvriers » du mardi 1er mars 2016 (9h – 12h) n’aura pas lieu et sera reporté à une date ultérieure

Michel Kokoreff à Ce soir ou jamais

Michel Kokoreff, professeur de sociologie à l’Université Paris 8, était invité de l’émission Ce soir ou jamais vendredi 19 février 2016. Le débat portait sur la légalisation des drogues douces.

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Lien vers l’émission

Lien vers une page de présentation des travaux de Michel Kokoreff.

De la rareté à la pénurie de l’eau

Nous vous invitons à la première séance du séminaire doctoral “Eau & Sociétés”:
De la rareté à la pénurie de l’eau :
une construction sociale dans le bassin Loa (Chili)
par Jorge Rowlands, anthropologue

(EHESS Paris)
Au-delà des conditions environnementales de disponibilité en eau, le phénomène de pénurie est le produit d’une construction sociale, historique et spatiale, liée aux inégalités entre différents usagers qui se partagent la ressource. Pour démontrer cela, la présentation mobilise la notion de cycle hydro-social (Linton 2010) permettant d’analyser les facteurs sociaux de l’émergence de la pénurie de l’eau dans le bassin Loa dans le désert d’Atacama au nord du Chili. Dans ce désert, l’un des plus arides au monde, la rareté de l’eau n’avait jamais posé problème jusqu’à une époque récente. L’accès à l’eau est devenu problématique à partir de l’augmentation du nombre d’usagers et plus particulièrement de la privatisation de la ressource par le Code de l’eau de 1981. L’enjeu de cette présentation consistera à analyser de quelle manière le passage d’une condition de rareté de l’eau à une situation de pénurie de l’eau dans le bassin du fleuve Loa a été influencé par la mise en place du Code de l’eau. À partir de ce questionnement, nous chercherons à comprendre comment se crée la pénurie et comment elle affecte de manière différente les acteurs du bassin et en particulier les communautés autochtones.

Le séminaire aura lieu à l’Université Paris 8 – Saint Denis, en Salle D 143
le mardi 23 février 2016 de 12h00 à 14h30.

Informations (pdf)

Chantier interdit au public : maintenant en bande dessinée !

9782203095281L’enquête de Nicolas Jounin (maître de conférences au département de sociologie et anthropologie de l’université Paris 8, actuellement en détachement) est maintenant disponible en bande dessinée !
C’est l’un des premiers titres de la collection Sociorama (Casterman)

Dans Libération :

Chantier interdit au public, de Claire Braud, a été pour nous l’album le plus inattendu.

Avec minutie, l’auteure, en s’appuyant sur les travaux de Nicolas Jounin, décrit le travail des ouvriers sur les sites de construction. Le lecteur découvre petit à petit un espace marqué par la précarisation, l’insécurité et la hiérarchie ethnique. Les Noirs sont cantonnés à des postes de manœuvres, les Arabes sont tous ferrailleurs, les Portugais dirigent l’ensemble et les Français, quand il y en a – c’est rare -, sont, au pire, ouvriers qualifiés, avant de vite monter en grade. Pour respecter les délais, les normes ne sont jamais respectées.

Actualitté :

Attention casque obligatoire : la réalité n’est pas très reluisante. Emplois précaires en intérim qui se prolongent sur des décennies, faux papiers à la demande, consignes de sécurité affichées partout et appliquées nulle part, blessés qui n’osent pas se rendre à l’hôpital, castes raciales pour séparer les différents corps de métiers, la machine est bien huilée, mais elle broie les ouvriers dans ses rouages.
Même si les bâtiments sont en cours de construction, une seule règle est en vigueur à tous les étages : la réduction maximale des coûts, quel qu’en soit le prix humain. Au mépris de l’humain, plus précisément.

Le journal Le Monde en a aussi rendu compte :

«?Sociorama?». Editée par Casterman, cette collection est codirigée par Lisa Mandel (Nini Patalo, Eddy Milvieux, La Famille Mifa…) et une jeune chercheuse du CNRS, Yasmine Bouagga. Son but? : «?Faire découvrir la sociologie de manière ludique, sans recours au jargon scientifique ni à la théorie, avec des histoires relevant du vécu?», explique Lisa Mandel.
(…)

Impitoyable BTP
L’UNIVERS du BTP comme vous ne l’avez jamais vu… Il y a quelques années de cela, le so­ciologue Nicolas Jounin s’est fait embaucher incognito sur plusieurs chantiers comme ouvrier payé à la (petite) se­ maine. La dessinatrice Claire Braud est partie de son enquête (La Découverte, 2008), pour construire une fiction d’un réa­lisme saisissant et d’une drôle­rie assez désespérante sur la situation des «ouvriers externa­lisés», comme on appelle les abonnés des agences d’intérim. Implacable s’avère le procès instruit avec cette plongée dans les entrailles du bâtiment, aux côtés de deux personnages, Hassan et Soleymane. Partage ethnique des tâches, relâche­ment tacite sur les consignes de sécurité afin de ne pas ralen­tir les cadences, usure accélérée des corps… Chantier interdit au public nous démontre égale­ ment combien la précarité des hommes travaillant dans le bâtiment – souvent des sans­ papiers – est une condition sine qua non de la stabilité écono­mique du secteur. Le trait «un derground» de Claire Braud et la justesse de ses dialogues en­ foncent le clou très loin. .

Nicolas Duvoux sur France-Culture

Nicolas Duvoux, professeur au département de sociologie et anthropologie de l’université Paris 8, était invité sur France Culture il y a quelques jours :

Faut-il déléguer les politiques publiques aux philanthropes?
Vers un renouveau de l’économie du don et de la philanthropie

Son dernier ouvrage a par ailleurs fait l’objet de recensions et d’un entretien sur NonFiction.fr
ENTRETIEN – Philanthropie ou État social? avec Nicolas Duvoux
La philanthropie plutôt que l’État-providence ?
Philanthropie : la solidarité à l’ère néolibérale

Fabien Truong dans « Libération »

Fabien Truong, professeur agrégé au département de sociologie & anthropologie, et auteur de Jeunesses françaises était récemment interviewé dans « Libération » :

Décrocher un diplôme, c’est devenir comme les autres

Les bidonvilles

Martin Olivera, anthropologue au département de sociologie & anthropologie, signe deux articles dans le dernier numéro de la revue Projet « Zones, bidonvilles, campements: une histoire parisienne (1850-2015) » et « 1850-2015 : les (mêmes) mots de la mise à distance »
Ce numéro de la revue Projet est consacré aux bidonvilles.
Dans le cadre de la publication de ce numéro, Martin Olivera interviendra lors d’une conférence à l’IEP de Paris : Bidonvilles : quelles alternatives au déni ? le 19 janvier 2016.

Décès de Valeria Solesin

Valeria Solesin, doctorante en démographie, avait été chargée d’un cours d’introduction à la démographie en 2014, au département de sociologie et anthropologie de l’Université Paris 8. Ses recherches, à l’INED, portaient sur le désir d’enfant.
Valeria est décédée dans les attentats du vendredi 13 novembre. Le département de sociologie et anthropologie s’associe à la peine de ses étudiants, de ses collègues, de ses amis et de ses parents.
Plus d’informations sur le site de l’INED

Fabien Truong sur France Inter

À l’occasion de la sortie de Jeunesses françaises, Fabien Truong a été invité dans plusieurs émissions de Radio France :

Le Coup de cœur de Claire Chaudière

Emission Parenthese sur France Inter

Emission Les Nouvelles Vagues sur France Culture (3 novembre 2015)

Emission La Grande Table sur France culture (30 Octobre 2015)

Esprits libres : Rendez-vous des sciences humaines

Le festival Esprits libres (le rendez vous des sciences humaines, 3ème édition) sera consacré cette année aux frontière(s). Le programme se déroule les 07 et 08 novembre 2015

Agnès Deboulet et Nicolas Jounin seront présents Dimanche 08 Novembre pour Un grand débat.

17h30 | Frontières sociales
Avec Agnès Deboulet, Nicolas Jounin,
Hervé Le Bras, Bérangère Lepetit
Débat animé par Mireille Apel-Müller de l’Institut pour
la ville en mouvement (IVM)

Moins visibles que les frontières physiques mais peut-être plus
enracinées, les frontières sociales, en dépit du volontarisme
politique, paraissent irréductibles.
Comment penser et dépasser ce déterminisme ?

B. Coulmont dans Libération, F. Truong dans Le Monde

Baptiste Coulmont, maître de conférences, et Fabien Truong, professeur agrégé, tous deux au département de sociologie et anthropologie de l’université Paris 8, sont l’auteur de deux tribunes.
Dans Le Monde, Fabien Truong écrit : « Arrêtons de faire des banlieues l’exutoire de nos peurs » :

Que deviennent les jeunes des quartiers populaires ?
En dix ans, le « banlieusard-de classe populaire-d’origine-immigrée-musulman » s’est imposé comme la figure du danger imminent. Dépeint de façon essentialisante et désincarnée, c’est un objet symbolique qui flotte dans les discours ambiants. Il façonne les façons de voir, de croire, de faire. Le contrôle d’identité de proximité en représente l’archétype. Ce sont autant d’humiliations récurrentes à un âge où l’on cherche à se construire, notamment par opposition.

suite du texte

Dans Libération, Baptiste Coulmont revient sur la déconnexion entre lieu de résidence et lieu d’inscription sur les listes électorales : Je vote ailleurs :
libecoulmont20151027

En France, on peut ne pas résider là où l’on vote. Résidence locale et inscription sur les listes électorales sont en partie découplées. On peut même être élu d’une circonscription, d’une commune ou d’une région où l’on ne réside pas vraiment. Il faut cependant y mettre les formes : louer une chambre dans la maison de sa mère en Aveyron, comme le fait Dominique Reynié, pourtant professeur de science politique à Paris, suscite des accusations de parachutage. Mais quelle est l’ampleur du phénomène?
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Charles Soulié dans Le Monde

Charles Soulié, maître de conférences au département de sociologie et anthropologie de l’Université Paris 8, signe avec Christophe Charle une tribune dans Le Monde : « Il existe en France de vrais intellectuels méprisés par les médias »

Le débat déclenché par quelques prises de position d’« intellectuels » médiatiques sur l’état réel de l’opinion intellectuelle en France réveille, pour ceux qui n’ont pas la mémoire courte, l’impression de revivre des périodes sombres et bien connues du XXe siècle.
Contrairement à ce que veulent nous faire croire les pseudo-penseurs actuels, ils ne sont pas les défenseurs des idées neuves ou hérétiques face au prétendu conformisme de la bien-pensance de la gauche intellectuelle. Qu’ils rencontrent d’ailleurs des succès académiques, médiatiques ou de vente indiquent bien qu’ils ne font que suivre les courants dominants d’un conformisme droitier hégémonique depuis plus de vingt ans.
En 1995 déjà, soutenir les « réformes » du gouvernement Juppé était présenté par certains réformateurs comme un acte d’audace et de modernité, alors qu’elles entamaient la longue séquence des régressions sociales et intellectuelles destinées, paraît-il, à faire baisser le chômage et à redonner à la France son dynamisme.

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La décision pour autrui.

Aurélie Damamme, maîtresse de conférences au département de sociologie et anthropologie de l’université Paris 8, a coordonné le dernier numéro de Sciences sociales et santé avec Aude Béliard, Jean-Sébastien Eideliman et Delphine Moreau.
Le thème du numéro : «La décision pour autrui comme enjeu micro-politique» :

Les sociétés occidentales contemporaines postulent et promeuvent la figure d’un individu autonome et responsable (Ehrenberg, 2010). Différentes politiques publiques et lois récentes en témoignent, à travers le développement de dispositifs visant à garantir l’autonomie des personnes, à la préserver et à encourager son développement (Winance, 2007), que ce soit dans les domaines sanitaire, social et médico-social ou dans celui de la protection des majeurs. Dans le contexte français, l’évolution législative a tendu à redistribuer la légitimité à décider du côté du patient, mais dans certaines limites et sans lui attribuer la pleine souveraineté sur les décisions qui le concernent (Thouvenin, 2007). Les possibilités de protection juridique et administrative des personnes considérées comme incapables de décider pour elles-mêmes ont aussi été remaniées par la loi de 2007 sur les tutelles. Celle-ci réaffirme la frontière entre problèmes sociaux (renvoyés à des mesures de protection administrative) et problèmes médicaux (justifiant les mesures juridiques).

Lien vers le numéro sur cairn.info

La cité au prisme du gardien

Joseph Confavreux de Mediapart consacre un article au dernier ouvrage de Jean-François Laé :

La cité au prisme du gardien
En accompagnant dans leur quotidien les gardiens d’un grand ensemble du nord de Paris, le sociologue Jean-François Laé montre à la fois les transformations d’un métier redevenu désirable et les petits arrangements des cités.

Que voit-on dans l’œil des gardiens de cités HLM ? Pour répondre à cette question, Jean-François Laé, sociologue et enseignant à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, s’est rendu pendant un an à six kilomètres au nord de Paris, dans un ensemble de 2 500 appartements abritant environ 7 500 habitants, « grand comme 30 terrains de football ».
Lien vers l’article

La dérégulation universitaire

2015-soulie-deregul-couvCharles Soulié, maître de conférences au département de sociologie et d’anthropologie de l’université Paris 8, a coordonné avec Christophe Charle, La Dérégulation universitaire: la construction étatisée des “marchés” des études supérieures dans le monde, Editions Syllepse et M Editeur, collection La politique au scalpel, 2015.
Présentation
Le modèle universitaire néolibéral est souvent présenté comme une panacée censée résoudre les problèmes des vieilles universités européennes engoncées dans une logique de service public égalitaire jugée inadaptée à la «?globalisation?» et à la «?compétition?» internationale.
Afin de contrebalancer ces mots d’ordre ressassés sans preuve, des universitaires de quatre continents se sont réunis afin de faire le point sur la dérégulation mise en place dans l’enseignement supérieur. Ce détour par l’étranger offre au lecteur le moyen de se décentrer par rapport à un univers national qu’il croit bien connaître.
Malgré une apparente autonomie relative, le destin des universités du monde est inséparable de celui des sociétés dans leur ensemble et des rapports de forces politiques, si bien que les différentes déclinaisons universitaires du mode de gestion néolibéral inégalement dominant sont un révélateur des inégalités croissantes et des idéaux sociaux propres à chaque pays ou région du monde actuel.
En conséquence, le salut des universités?–?notamment le maintien de leur potentiel émancipateur et critique?–?dépend de la capacité du mouvement social et politique à se réapproprier, grâce à l’analyse comparative des expériences, un destin collectif abusivement confisqué par des bureaucraties nationales et internationales appliquant une doxa aveugle qui récuse ce projet des Lumières.
Cela passe aussi par le fait que chacun ait le droit d’accéder librement au savoir et que la recherche ne soit pas asservie aux impératifs de la production marchande, comme le proposent la plupart des politiques mises en œuvre par imitation de «?modèles?» déjà en crise là où ils existent depuis plus de trente ans.
Table des matières en PDF

Jeunesses françaises, de Fabien Truong

truong-jeunesse-francaise-2015Fabien Truong, professeur agrégé au département de sociologie et d’anthropologie de Paris 8, vient de publier, aux Editions La Découverte, Jeunesses françaises. Bac +5 made in banlieues

Ancien prof de lycée dans le « 9-3 » devenu sociologue, Fabien Truong a pendant dix ans – des émeutes de 2005 aux attentats de janvier 2015 – suivi et accompagné une vingtaine d’anciens élèves, du bac jusqu’à la fi n de leurs études. Tour à tour prof, enquêteur, témoin, conseiller et confi dent, il dresse ici le portrait tout en finesse d’une certaine jeunesse française, celle des banlieues populaires issues de l’immigration.
Loin des clichés médiatiques, du fatalisme politique ambiant et des prophéties catastrophistes de la « désintégration sociale », ce livre observe la dilution quotidienne de cette jeunesse dans la société française. De la fac aux grandes écoles, en passant par les cycles plus courts, ces jeunes incarnent la face cachée d’une passion nationale : sortir de sa condition par l’école. Confrontés au stigmate des origines, à l’impératif de rentabilité assigné aux études longues et à la précarité massive, ils mènent un combat ordinaire pour gagner l’estime de soi et apprendre à naviguer entre les multiples frontières du monde social.
En offrant une véritable plongée dans l’intimité de ces jeunes étudiants en quête d’échappée, ce livre peut se lire aussi comme un récit initiatique, déroulant dans le temps long leurs rêves d’ascension sociale, leurs questionnements identitaires, les peines et les joies de l’apprentissage intellectuel, leur rapport à la religion ou leurs histoires d’amour. Car, dans ces territoires de la République, rien n’est jamais gagné ni perdu d’avance.

Fabien Truong était l’invité de Laure Adler dans l’émission « Permis de penser », sur France Inter, samedi 5 septembre 2015.
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