Archive for 2008

Delphine Gardey sur France Culture (bis)

En direct le mardi 1er avril 2008 (de 11h à 12h) l’émission de Sylvain Bourmeau, La Suite dans les idées, invite Delphine Gardey, maîtresse de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8. Elle y parlera de son dernier ouvrage : Ecrire, calculer, classer : comment une révolution de papier a transformé les sociétés contemporaines (Paris, La Découverte, 2008).
L’émission est écoutable en ligne sur le site de France Culture.

Le prestige des professions

Le prestige des professions et ses faillesRégine Bercot, professeure de sociologie à l’université Paris VIII, publie ces jours-ci Le prestige des professions et ses failles. Huissiers, chirurgiens et sociologues avec Alexandre Mathieu-Friz :

Régine Bercot et Alexandre Mathieu-Fritz, Le prestige des professions et ses failles. Huissiers, chirurgiens et sociologues. edition Hermann, collection Société et pensées.

Il est des activités professionnelles qui sont auréolées d’un véritable prestige et d’autres qui sont dévalorisées de multiples façons. Afin de rendre compte des processus de construction et de valorisation symboliques des groupes professionnels, les auteurs portent leur attention sur des groupes appartenant aux classes moyennes supérieures. Ces derniers présentent la particularité de subir différentes formes de dévalorisation, alors que, intuitivement, on pourrait considérer qu’ils devraient bénéficier d’une image d’ensemble plutôt positive, en corrélation avec leur position socioéconomique relativement élevée. Etre en haut ou en bas de l’échelle sociale ne suffit pas, ainsi, à expliquer la nature des représentations sociales.

En s’appuyant principalement sur des données empiriques issues de plusieurs de leurs recherches (sur les huissiers de justice et les chirurgiens) et en reprenant les résultats d’enquêtes déjà réalisées (sur les sociologues) qu’ils complètent, Régine Bercot et Alexandre Mathieu-Fritz cherchent notamment à identifier les diverses causes des représentations négatives associées aux groupes professionnels, et à observer comment celles-ci émergent lors des interactions sociales et servent de support à leurs différents protagonistes, comment les professionnels tentent, via leurs organismes de représentation, de les modifier et, enfin, comment des individus en viennent à exercer les activités auxquelles elles sont associées.

Régine Bercot est professeur de sociologie à l’Université de Paris-8, chercheur au laboratoire Genre, Travail, Mobilités (G.T.M.). Alexandre Mathieu-Fritz est maître de conférences en sociologie à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et chercheur au sein du Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (L.A.T.T.S.). Tous deux sont spécialisés en sociologie du travail et des professions.

Nicolas Jounin dans Marianne

Logo Marianne 2Marianne2.fr publie un article sur l’ouvrage de Nicolas Jounin, Chantier interdit au public, avec plusieurs extrait du livre :

Cette vie de chantier invisible pour le public

Bienvenue dans le monde des ouvriers du bâtiment. Vous savez, celui des chantiers, de la boue, du bruit des marteau-piqueurs, des défis techniques, de la force physique, du travail en équipe au grand air. Du racisme quotidien aussi, d’un déni total du droit du travail, de l’immobilité sociale.
C’est ce que révèle l’intéressante lecture de l’étude de Nicolas Jounin, maître de conférences en sociologie à l’Université Paris VIII, «Chantier interdit au public, enquête parmi les ouvriers du bâtiment».

Noir = manoeuvre = «Mamadou»
Sa méthode de travail est simple : se faire embaucher, un an durant, sur différents chantiers de Paris et ses environs, et observer. Ce qu’en sociologie on appelle « observation participante » permet de rapporter de l’enquête bien plus que des chiffres, déjà éloquents (par exemple, 77% de ces travailleurs du bâtiment sont des intérimaires) : le point de vue d’un sociologue «embedded» sur la pénibilité du travail, la précarité des intérimaires et le peu de cas que les géants du bâtiment font de leur main d’œuvre.
Et aussi bien au cours des descriptions que des extraits d’entretiens menés auprès d’ouvriers, de chefs de chantiers, de responsables d’agences d’intérim, ou encore de cadres des entreprises de construction, le constat est saisissant.
On y apprend que les noirs sont des « Mamadous », qu’ils sont la plupart cantonnés aux travaux de manœuvres. Qu’ils ne peuvent pas espérer progresser en apprenant un métier qualifié, puisque rien n’est prévu pour leur apporter cette qualification. Puisqu’ils sont noirs, et donc manœuvres. CQFD.
On y apprend que tous les ouvriers du bâtiment ne se valent pas, et que les castes sont imperméables. Les noirs, les manœuvres donc, ne côtoient pas les maghrébins ferrailleurs, qui ne côtoient pas les coffreurs qualifiés, qui à la rigueur peuvent côtoyer les chefs, qui sont blancs, donc français (même s’ils sont portugais, d’ailleurs).

Le droit du salarié n’est qu’un mot
On y apprend que les agences d’intérim sont les servants externalisés d’une demande de main d’œuvre à bas prix, corvéable à merci et très, très flexible, susceptible en fait d’être mise à la porte verbalement et dans l’heure. Et peu importent le code du travail, les contrats, l’intérim n’est qu’une organisation, très organisée d’ailleurs, de la précarité.
Les règles de sécurité, aussi, qui font bien rigoler les ouvriers soumis aux cadences infernales, sauf les jours de visite des inspecteurs, où chaque règle est respectée avec un soin religieux. Une fois n’est pas coutume.
Finalement, cette étude pourrait paraphraser Bourdieu, qui, voyant l’immense diversité de destin des jeunes, disait «La jeunesse n’est qu’un mot», sans réalité concrète et homogène. Ici, pourrait-on dire, «la réglementation du travail n’est qu’un mot». Ou bien : «Le droit du salarié n’est qu’un mot».
lire la suite sur marianne2.fr

plus d’informations sur la page de Nicolas Jounin : articles, émissions de radio…

Delphine Gardey sur France Culture

Delphine Gardey, maîtresse de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, était hier l’invitée des Lundis de l’histoire sur France Culture, une émission présentée par l’historienne Michelle Perrot.
L’émission peut être écoutée sur le site des lundis de l’histoire.

Nicolas Jounin dans Le Monde

Nicolas Jounin, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, a publié récemment Chantier interdit au public. Le quotidien Le Monde en rend compte aujourd’hui :

Le secteur du BTP, derrière les palissades
LE MONDE | 14.03.08 |

e secteur du bâtiment et des travaux publics manque de bras, les salaires y sont meilleurs qu’ailleurs, il offre des perspectives de carrières et l’ascenseur social fonctionne… si l’on en croit le discours officiel des dirigeants d’entreprises de BTP. Mais, derrière les palissades, la réalité des chantiers est tout autre. Nicolas Jounin, sociologue, s’y est fait embaucher, incognito, durant un an, d’abord comme manoeuvre puis comme ferrailleur. Son enquête nous immerge dans cet univers très rude.

Arrivé sur le site, le jeune homme, que personne ne prend la peine de présenter, doit d’abord décoder le rôle de chacun. Sur un chantier se côtoient des ouvriers aux multiples statuts, permanents, intérimaires, salariés de l’entreprise générale ou de sous-traitants, voire de « sous-traitants de sous-traitants »… Entre eux s’instaurent une subtile hiérarchie et un partage quasi ethnique des tâches.

Au bas de l’échelle, les manoeuvres, intérimaires, la plupart maliens ou sénégalais, se voient confier les travaux les plus durs. Certains chefs les appellent indistinctement « Mamadou » et n’hésitent pas à leur rappeler qu’ils peuvent être renvoyés à tout moment. En proie aux humiliations voire au racisme mal dissimulé derrière un « humour de chantier », ils sont d’autant plus vulnérables que leur titre de séjour est provisoire ou inexistant. Ils projettent de quitter le secteur, où l’ascenseur social ne fonctionne pas pour eux, dès qu’ils seront régularisés.

Viennent ensuite les ouvriers qualifiés, ferrailleurs ou coffreurs, intérimaires ou permanents, souvent originaires du Maghreb. Puis les chefs d’équipe ou de chantier, majoritairement portugais, des travailleurs chevronnés, forts en gueule, qui houspillent « leurs gars », alternant réprimandes et faveurs. Ils ne font cependant que relayer les consignes des conducteurs de travaux, français, jeunes, un BTS ou un diplôme d’ingénieur en poche, qui, depuis les bureaux installés sur le site, organisent le travail, imposent le calendrier et des cadences très soutenues. Ceux-là sont promis à un bel avenir.

L’auteur décrit avec minutie les mécanismes de cooptation et de discrimination qui conduisent à cette division précise des tâches. Lui-même a eu du mal à se faire embaucher et s’entend dire par un chef de chantier : « Il faut que tu m’expliques pourquoi un Français se trouve dans la ferraille. Ça fait treize ans que je fais ce métier, j’en ai pas vu un seul. Enfin si, mais des cons. »

L’émiettement des statuts, l’enchevêtrement des employeurs et le va-et-vient incessant des ouvriers ne facilitent pas le travail d’équipe ni la convivialité. Un savoureux chapitre du livre est consacré à la lutte inégale pour obtenir le service de la grue ou disposer des outils indispensables. La géographie même de la prise des repas témoigne de ces divisions : seuls les salariés intégrés déjeunent ensemble. De fait, 80 % des ouvriers sont externalisés, la cascade de sous-traitants et le recours systématique aux agences d’intérim permettant de couvrir des illégalités largement tolérées. Les intérimaires ne signent de contrat qu’à l’issue de leur mission, ce qui permet d’y mettre fin à tout moment.

En dépit des progrès sur les conditions de travail, les chantiers restent exténuants physiquement. « Je suis frappé par le nombre de jeunes ouvriers qui, dès 30 ans, portent une ceinture dorsale », écrit Nicolas Jounin, qui cite aussi cette remarque d’un ferrailleur marocain : « Un ouvrier du bâtiment qui vit après 65 ans, c’est qu’il a été fainéant. » Le constat est aussi cinglant sur la comptabilisation des accidents du travail, souvent escamotés, et sur la parodie de sécurité à l’occasion d’une inspection. Pourtant noté « docile et assidu », Nicolas Jounin se révolte contre l’humiliation que lui fait subir un chef d’équipe ou alerte l’inspection du travail sur les pratiques d’une agence d’intérim. L’affaire ira jusqu’au tribunal correctionnel… pour voir prononcée une relaxe générale.

« Chantier interdit au public » de Nicolas Jounin. Ed. La Découverte, 276 pages, 23 €

Isabelle Rey-Lefebvre

Article paru dans l’édition du 15.03.08

Master

Le secrétariat sera fermé vendredi 7 mars.

Message de Michel Joubert : cours « Lecture de textes classiques »

Entrées de travail sur Durkheim :

Adaptation sociale
Anomie
Autorité
Classes sociales
Comparaison (méthode)
Conscience collective
Crime
Discipline
Dispositions
Division du travail
Droit
Education
Education morale
Etat / société
Famille
Femme (condition de la)
Habitudes
Inculcation
Individu, individualisme

Institutions sociales
Morale (autorité, conscience)
Moralisme
Morbidité sociale
Morphologie sociale
Normal / pathologie
Objectivité, objectivation (méthode)
Obligations
Organes
Organicisme
Pédagogie
Prénotions (méthode)
Régularités, type social (méthode)
Religion
Représentations collectives
Sacré
Socialisation
Socialisme
Solidarité (mécanique, organique)
Valeurs, jugements de valeurs
Vie sociale

Recrutements : 19MCF0442 et 19PR0388 (avec 70e section)

19MCF0442 : sociologie et démographie

Université Paris 8
N° de l’emploi : 0442 Nature de l’emploi : MCF Section CNU : 19e section HISTOIRE, LITTERATURE, SOCIOLOGIE
Profil : SOCIOLOGIE ET DÉMOGRAPHIE

Enseignement filières de formation concernées
LICENCE : CONNAISSANCE DES SOCIETÉS CONTEMPORAINES
MASTER : APPRENTISSAGE DE LA LECTURE DES DONNÉES DEMOGRAPHIQUES

objectifs pédagogiques et besoin d’encadrement DANS LES CONNAISSANCES DE BASES, LA DÉMOGRAPHIE EST INDISPENSABLE À LA COMPRÉHENSION DES TRANSFORMATIONS DE LA SOCIÉTÉ

Recherche équipe ou unité de recherche prévue, ou discipline émergente ou innovation en cohérence avec le volet recherche du contrat quadriennal de l’établissement Laboratoire(s) d’accueil :

Type (UMR, EA, JE, ERT) N° Nombre de chercheurs (le cas échéant) Nombre d’enseignants-chercheurs
UMR GTM, GENRE TRAVAIL ET MOBILITÉ, CNRS PARIS 10 PARIS 8
UMR-CSU, Cultures et sociétés urbains, CNRS PARIS 8
UMR URMIS, CNRS PARIS 7 PARIS 8
GETI LABORATOIRE D’ACCUEIL P8

19PR0338 (avec 70e section)  » Sociologie de la formation des élites au Maghreb »
Note A l’occasion de la visite dans notre département (lors de notre journée d’étude du 13 mars) du Président de l’université Paris 8, ce dernier nous a annoncé le retrait du poste du concours national (19PR0388 19ème et 70ème sections).

Nature : N° : CNU : PR 0388 19ème et 70ème Méditerranée – Monde maghrébin
Profil : Sociologie de la formation des élites au Maghreb
Compte tenu des axes de recherche engagés par l’équipe d’accueil Erasme 3389 et des enseignements dispensés dans le cadre du master recherche « Relations euro-méditerranéennes -monde maghrébin », le profil doit intégrer les problématiques concernant la formation des élites au Maghreb, en s’appuyant sur une sociologie comparée des systèmes éducatifs au Maghreb ainsi que sur l’étude des migrations intellectuelles.
Equipe(s) de recherche concernée(s) le cas échéant :
EA 3389

sources : page « profils longs » sur le site de l’université

Contacts : Jean-François Laé, président de la commission de spécialistes de la section 19 du CNU.

Questions de recherche : jeudi 13 mars

Nos brefs exposés de recherche entre enseignants du département de sociologie sont prévus le Jeudi 13 mars 2008 de 10h le matin jusqu’à 13h, en salle B135.

Nicolas Jounin, Claudette Lafaye, Patricia Paperman, Laure Pitti, Charles Soulié, Jean-François Laé présenteront en 20 minutes l’état de leurs questions de recherche.
Les présentations photographiques, archives sonores, documents divers sont acceptées.
Nous vous rappelons que cette matinée n’est pas un séminaire de recherche mais le reflet de nos questions courantes.
Les étudiants et les voyageurs clandestins sont les bienvenus
Merci encore de votre présence,
Charles Soulié et Jean-François Laé
Programme : Pour le Jeudi 13 mars de 10h le matin jusqu’à 13h.
La salle sera B135 (1er étage du bâtiment de l’UFR 4) dans cet ordre qui aménage les arrivées et départs
10h- Nicolas JOUNIN,
Laure PITTI,
Michel JOUBERT
Patricia PAPERMAN
Claudette LAFAYE
Jean-François LAE
Charles SOULIE.

Atelier mémoire de Licence

Vous n’avez pas encore pu entrer dans un atelier mémoire ?
Il y a encore de la place
chez Martine NAFFRECHOUX
Lundi 12h-15h

Ou Mercredi 9h-12h
Ou Autre horaire – à débattre.
Pour préparer ou réaliser votre mémoire de Licence dans cet atelier :
Inscrivez vos coordonnées (Nom- tél.- mail) auprès de Josette ou de N’Galam au secrétariat de Licence
Ou bien
Contactez directement Martine NAFFRECHOUX par mail (naffrechoux@univ-paris8.fr)
Ou
Venez à sa permanence lundi 12h salle 336

– – –
ATELIER DE SUIVI DU MEMOIRE DE LICENCE
L3 2° semestre
Martine Naffréchoux mercredi 9 – 12
L’atelier est d’une part, un lieu d’échanges avec les étudiants et de soutien à la concertation avec leurs directeurs de recherche et d’autre part, une série d’ ateliers de perfectionnement à la mise en pratique à l’occasion de la brève recherche que chacun effectue sur son terrain, des diverses techniques étudiées dans les semestres précédents. Le programme en est donc fixé en fonction des options prises pour leur travail par les participants à l’atelier.
Aux différentes étapes de l’avancement de la recherche destinée au mémoire: choix du directeur et du sujet, recherche documentaire, mise au point des guides d’entretien et d’observation ou questionnaires, traitement des données, mise en forme du mémoire et tout au long de son élaboration conceptuelle et de sa rédaction seront fournies par l’enseignant ou des intervenants extérieurs (dont documentaliste spécialisée) des indications permettant à chacun d’avancer dans le travail.
Le point sur l’avancement de ce dernier sera fait avec tous à intervalles réguliers. Attention: La validation des ateliers de suivi du mémoire de licence se fait évidemment sur le mémoire, qui est noté par le directeur de recherche choisi par l’étudiant. Toutefois, la participation régulière à l’atelier est nécessaire à la prise en compte de cette note.

Les ravages… dans L’Humanité

L’ouvrage collectif publié sous la direction de Charles Soulié et Christophe Charles, Les Ravages de la « modernisation » universitaire en Europe, est présenté dans L’Humanité :
Des universités réduites à la pensée unique.
Une critique en demi-teinte a aussi été publiée sur le site nonfiction.fr : « Horreurs de l’université ‘libérale' »

Jounin : cours du 3 mars

Le cours de sociologie du travail de Nicolas Jounin aura lieu normalement le lundi 3 mars de 9h à 12h.

Ethnographes et voyageurs

Ethnographes et voyageurs - Les défis de l’écriture Barthelemy CouroucliTiphaine Barthélémy, anthropologue et maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, publie ces jours-ci un ouvrage collectif, dirigé avec Maria Couroucli, Ethnographes et voyageurs – Les défis de l’écriture aux éditions du CTHS

sous la direction de Tiphaine Barthélémy et Maria Couroucli
130e congrès national des sociétés historiques et scientifiques, La Rochelle, 2005
Ethnographes et voyageurs – Les défis de l’écriture
« Je hais les voyages et les explorateurs. » Courte et sans appel, la célèbre première phrase de Tristes tropiques a servi de manifeste à des générations d’anthropologues qui ont opposé l’objectivité de l’écriture ethnographique et la rigueur des méthodes sur lesquelles elle reposait à la subjectivité des relations de voyages, tôt rangées au rang de divertissement futile.
Ethnographie et voyage, pourtant, n’ont-ils pas toujours eu partie liée ? Peut-on encore opposer une appréhension scientifique de l’altérité à une appréhension poétique, intuitive et vagabonde qui traduirait surtout l’état d’esprit de l’observateur ? Les transformations qui ont travaillé en profondeur le champ des sciences sociales comme celui de la littérature ont, au cours de ces dernières années, radicalement remis en cause le bien fondé de telles distinctions. L’objectivité de l’ethnographe a souvent été dénoncée comme illusoire tandis qu’était réhabilités, à travers l’émergence de nouveaux genres littéraires, des types d’écriture qui, plus vibrants, plus engagés, plus personnels, étaient perçus comme mieux à même de traduire le sensible, de rendre compte de l’intraduisible. N’y a-t-il pas dès lors, entre l’écriture de l’ethnographie et celle du voyage bien des similitudes avouées ou inavouées ?
Autant de questions que contribuent à éclairer les articles réunis dans le présent volume. Émanant d’historiens, d’ethnographes, de sociologues ou de spécialistes de littérature, elles témoignent de la diversité des expériences de l’altérité tout autant que des jeux de miroirs dans lesquels arts et sciences ont pu se réfléchir et se nourrir mutuellement.

ISBN :978-2-7355-0655-2, 286 p., 16 x 24 cm, ill., br., 2008
Collection : Le regard de l’ethnologue – Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques (1990-) numéro :17
Code Sodis F30697.7

Plus d’informations sur le site du CTHS

Nicolas Jounin dans Libération et à la radio

Le quotidien « Libération » interview aujourd’hui Nicolas Jounin, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8 :
Un sociologue clandestin dans le BTP :

Un sociologue clandestin dans le BTP
Nicolas Jounin s’est immergé dans le secteur du bâtiment et a pu observer les pratiques sur les chantiers.
Recueilli par CATHERINE COROLLER
QUOTIDIEN : vendredi 22 février 2008
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Nicolas Jounin est sociologue, maître de conférences en sociologie à l’université Paris-VIII et chercheur au laboratoire Urmis (Unité de recherches migrations et société). Pour sa thèse, il a travaillé entre 2001 et 2004 comme travailleur du bâtiment intérimaire sur plusieurs chantiers. Il y a rencontré des sans-papiers et a interrogé plusieurs responsables des ressources humaines sur les raisons du recours à ce type de main-d’œuvre. Son travail universitaire lui a fourni la base d’un livre intitulé Chantier interdit au public, enquête parmi les travailleurs du bâtiment (1), qui vient de paraître.

Pourquoi les entreprises du bâtiment ont-elles recours à de la main-d’œuvre en situation irrégulière ?

Parce qu’elles ne peuvent pas s’en passer. Les étrangers – en situation irrégulière ou non [certains ont des titres de séjour d’un an qui les rendent à peu près aussi vulnérables, ndlr] – occupent des postes dévalorisés, comme manœuvre ou ferrailleur. Les manœuvres sont plutôt originaires d’Afrique noire, les ferrailleurs du Maghreb. Ce sont des métiers très durs. Les étrangers acceptent des conditions de travail que d’autres refuseraient. Si ces métiers sont pénibles, ils sont plus rémunérateurs que le nettoyage ou la sécurité, autres secteurs dans lesquels on trouve des sans-papiers.

Jusqu’à quel point les entreprises du bâtiment savent-elles qu’elles emploient des sans-papiers ?

Elles le savent globalement, mais pas forcément individuellement. Il n’est pas sûr non plus qu’elles se fatiguent à repérer les étrangers en situation irrégulière sur les chantiers. D’autant qu’elles les recrutent par le biais d’agences d’intérim.

Ces dernières sont-elles au courant ?

Dans mon livre, je cite le cas d’une agence dont la responsable reconnaît employer ponctuellement des sans-papiers. Lors d’un entretien que j’ai eu avec elle, elle m’a affirmé que «sur 100 gus, il y en a au moins 30 qui ont des faux papiers». Je raconte une autre scène au cours de laquelle une commerciale de la même agence a dit à un sans-papiers : «Là, c’est trop flagrant. Ils [les papiers] ne sont pas roses, ils sont fuchsia ! Je ne vais pas te prendre avec des papiers pareils.» Sous-entendu : «Reviens avec des faux papiers mieux faits !»

Le gouvernement accentue la pression sur les entreprises pour les dissuader d’employer des sans-papiers. S’agit-il d’une posture de fermeté destinée à capter les votes de l’extrême droite ?

La pression sur les entreprises s’accentue. Je pense au décret d’avril 2007 en vertu duquel elles ne peuvent plus employer un étranger sans l’accord préalable de l’administration. Dans mon livre, un patron parle de «contrôles plus stricts» et de «lois qui vont rendre les patrons responsables de la véracité des papiers». Les entreprises cherchent désormais à remplacer les intérimaires par des travailleurs européens détachés. Quand j’ai quitté Bâtarmat’ [PME sous-traitante du ferraillage dont le nom a été changé, ndlr], en mars 2004, le système était rodé : le ferraillage était largement externalisé et confié à des intérimaires étrangers. Depuis 2005, Bâtarmat’ a recours à la sous-traitance internationale. L’entreprise a sous-traité des bouts de chantier, puis des chantiers entiers. Elle fait appel à deux sous-traitants polonais. Ce recours pourrait toutefois n’être pas légal, car l’une des deux entreprises avec lesquelles travaille Bâtarmat’ n’aurait aucune réalité en Pologne. Mais c’est plus difficile à vérifier que d’organiser un contrôle de police sur un chantier.

Les travailleurs sans papiers se voient parfois accuser de dumping social…

Le recours aux sans-papiers a permis aux entreprises de faire l’économie d’une réflexion sur le moyen de retenir et de fidéliser leurs salariés. Elles savent qu’elles finiront toujours par trouver des bras.

(1) La Découverte, 2008, 276 pp., 23 euros

Mercredi 27 février 2008 à 15h, l’émission de France Culture À plus d’un titre présentée par Jacques Munier accueille Nicolas Jounin, auteur de Chantier interdit au public et maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8. [écouter l’émission en MP3]
Nicolas Jounin sera aussi l’invité de Patricia Martin dans le « Cinq Sept » de France Inter, le 1er mars 2008 à 6h20 du matin. [écouter la chronique en MP3]
Le magazine Politis a rendu compte du livre de Nicolas Jounin :

UNE ENQUÊTE BÉTON
PAR JEAN-BAPTISTE QUIOT
jeudi 21 février 2008 – Politis
Le sociologue Nicolas Jounin s’est immergé durant une année dans le monde du bâtiment en tant qu’ouvrier. « Chantier interdit au public » retrace cet itinéraire.
Comme si on y était ! Avec Chantier interdit au public, le lecteur plonge dans le parcours d’un ouvrier débutant dans le secteur du béton armé parisien, où la loi du marché est impitoyable. Mais si le livre est remarquable pour la peinture qu’il donne de cet univers, son objectif n’est pas de le représenter sur un mode réaliste.
lire la suite

Enfin… Le 22 février 2008, une partie de la Revue de Presse de France Info était consacrée au travail de Nicolas Jounin :

8H20 : Un sociologue sur le terrain
Avec d’abord dans Libération l’étonnant parcours d’un sociologue…

Libération qui s’intéresse ce matin au dossier de l’immigration choisie… Les employeurs des sans-papiers peuvent demander leur régularisation dans le cadre de la nouvelle politique du gouvernement… Mardi sept cuisiniers ont été régularisés par ce biais, ce qui fait espérer aux syndicats des milliers d’autres cas. Pour Libération, l’occasion de publier ce portrait d’un sociologue qui a mis les mains dans le cambouis social. Nicolas Jounin s’est immergé dans le secteur du bâtiment… Il est sociologue, maître de conférences à Paris-8 et pour sa thèse, il a travaillé sur le terrain pendant 4 ans comme intérimaire sur plusieurs chantiers. Il en a tiré la matière du livre qu’il vient de publier. Il y raconte son expérience, les sans-papiers indispensables sur les chantiers pour les postes les plus durs, les Africains plutôt employés comme manoeuvres, les ferrailleurs qui viennent souvent du Maghreb. Les employeurs sont-ils au courant, et bien il a pu constater qu’évidemment ils le savent mais que bien souvent, ils choisissent de ne pas savoir, en allant même jusqu’à conseiller à tel ou tel de revenir avec des faux papiers mieux faits… pour éviter de se faire prendre trop facilement sur son chantier en cas de contrôle…

Vous pouvez écouter la revue de presse (MP3).

Michel Joubert : cours de M2

Fichier destiné aux étudiants de l’atelier de master2 (Suivi de mémoires) de Michel Joubert.Fiche à remplir (pdf)

Delphine Gardey : Livre du mois !

L’ouvrage Ecrire, calculer, classer de Delphine Gardey, maîtresse de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, a été choisi « livre du mois » par le magazine Sciences Humaines :

Une révolution de papier

Une histoire de la mécanisation du document écrit qui montre comment, en un peu plus d’un siècle, son règne s’est imposé dans toutes les sphères de l’État et de l’économie.

Connaissez-vous Arch Wilkinson Shaw et Henri William Leffingwell?? Le premier, fondateur en 1900 de la revue américaine System, était un militant de la fiche bristol. A.W. Shaw concevait, fabriquait et commercialisait des fiches et le mobilier qui allait autour. H.W. Leffingwell, lui, était un penseur du geste et de l’outil?: ses manuels d’administration scientifique, durant les années 1920, s’affairaient à rationaliser le bureau moderne. Il calcule, au dixième de seconde près, le temps d’ouverture manuelle d’une enveloppe courante et pense à des machines qui le feraient plus vite.
L’un comme l’autre incarnent à la perfection un moment clé de la «?révolution de papier?» dont Delphine Gardey, dans ce livre surprenant, décrit la genèse, l’accélération et le succès, précédant d’assez peu l’arrivée du numérique. (…)
lire la suite

Liste des cours ouverts (suite)

Martine Naffréchoux : Pratique du terrain 2&3, « Les visiteurs du musée des Arts premiers dans le musée » Mardi 13 h – 16 h salle au musée du Quai Branly :

L’objectif de ce cours est d’entraîner les étudiants à observer les pratiques des visiteurs, essentiellement dans les salles d’exposition du musée. Cela sans laisser de côté la réflexion tout autant sur l’angle particulier de vision qu’offre cette sorte d’enquête par rapport aux enquêtes quantitatives de fréquentation des équipements que, plus généralement, sur le rapport des visiteurs à la Culture artistique et à son aspect plus récemment diffusé de la Culture que sont les « arts premiers ».
suite du descriptif du cours (PDF)
indications pour aller au musée du Quai Branly

Il reste aussi de la place dans le cours de master de Celia Bense Ferreira Alvez :« Men and Their Work: U.S. Sociology of Work » (mercredi 9h00-12h00).
Ce cours a été proposé afin de s’assurer que les étudiants puissent avoir un accès direct à tout un pan de la littérature US en sociologie du travail et de faire en sorte que la langue anglaise ne constitue pas un frein dans leur recours aux textes originaux.
Le cours se fonde sur une lecture régulière préalable de textes sélectionnés donnant lieu à une présentation orale en cours (objet réel, approches méthodologiques, conclusions et arguments utilisés pour les fonder) ainsi qu’à des des échanges oraux pour l’analyse et le commentaire. Il permet donc aux étudiants de parfaire leur maîtrise de langue anglaise tout en mobilisant les connaissances sociologiques acquises tout au long du cursus et en acquérant d’autres points de vue. Vous trouverez ci-joint le descriptif détaillé.

Liste des cours où il reste de la place (février 2008)

Inscrivez-vous : Il reste de la place… et la plupart de ces cours sont ouverts aux étudiants qui ne sont pas en majeure de socio. Si vous êtes en majeure de science politique, d’anthropologie, d’histoire… ou autre, n’hésitez pas à venir tester un cours ou deux en sociologie :
Attention : Cours supprimé : le cours de lecture de textes classiques de jeudi 15h (Axel Pohn-Weidinger) est supprimé. Les étudiants sont invités à s’inscrire à celui de Isabelle Ribeiro, le vendredi à 9h.

Lundi 18h-21h
235306 S4 PRESENTATION D’UNE GRANDE ENQUETE, Patricia Paperman
235313 S5 GRANDS COURANTS-2, Axel Pohn Weidinger (cours décrit ici)
235297 S2 QUES. SOC. DOM ANTH. 1&2 Fathia Zegoudhi (cours décrit ici)

Mardi 12h
236651 S3 S4 S5 S6 QUES. SOC. DOM ANTH. 3&4 ‘Sociologie urbaine – Urban sociology’ – Claire Lévy-Vroelant (cours de sociologie urbaine ouvert à partir du L2. Le cours est le mardi de 12h à 15h en C 105 – cours partiellement en Anglais : une opportunité à ne pas rater ! cours décrit ici)

Mardi 13h : Treize heures
235316 S5 PRATIQUES DU TERRAIN 2&3 « Observations des visiteurs du musée quai branly » : le cours de Martine Naffréchoux se tient au Musée du Quai Branly.

Mercredi 9h
235317 S5 PRATIQUES DU TERRAIN 2&3 « questionnaire » DARGENT CLAUDE

Mercredi 15h
237219 S2 S3 QUES. SOC. DOM ANTH. 1&2, Françoise Duroux

Jeudi 15h
235324 S5 S6 QUES. SOC. DOM ANTH. 3&4, Régine Bercot, Présentation du cours : L’organisation entre rationalité et subjectivité (pdf)

Jeudi 18h
236743 S5 GRANDS COURANTS-2 Marcelo Frediani, (cours décrit ici)
235312 S4 Lecture de textes classiques POHN-WEIDINGER AXEL Attention : Cours supprimé : le cours de lecture de textes classiques de jeudi 15h (Axel Pohn-Weidinger) est supprimé. Les étudiants sont invités à s’inscrire à celui de Isabelle Ribeiro, le vendredi à 9h.

Vendredi 12h
235298 S5 S6 QUES. SOC. DOM ANTH. 3&4 Marcelo Frediani, (cours décrit ici)

Vendredi 9h
235300 S3 PRATIQUES DU TERRAIN-1 « stage de terrain » DIENER INGOLF, SAMUEL MICHEL (voir des précisions sur le stage ici)
235314 S4 LECTURE DE TEXTES CLASSIQUES RIBEIRO ISABELLE

Vendredi 15h
235325 S5 S6 QUES. SOC. DOM ANTH. 3&4 « Sociologie des sexualités » – B. Coulmont (ancienne présentation (2004))
235302 S3 PRATIQUES DU TERRAIN-1 Nehara Feldman

Master : séminaire CSU

Claude Dargent et Cédric Lomba rendront au étudiants concernés les mémoires de validation du séminaire du parcours  » Modes de vie et transferts culturels  » du master de sociologie organisé par le CSU.
Jeudi 28 février, site Pouchet, Salle 124, de 15 à 18 h00.

Séminaire de Josette Trat

Le séminaire de Master « Identités, discriminations, rapports sociaux » assuré par J. Trat débutera le jeudi 28 février en salle B 332 (9h /12h).