Actualités des enseignants Archive

Jean-François Laé sur France Culture

« Aller ou non aux Prud’hommes ? Un accès difficile à la justice du travail« , avec Isabelle Astier et Jean-Francois Laé, professeur de sociologie à l’université Paris VIII. Vendredi 5 décembre 2008 à 16h sur France Culture dans l’émission «Sur les Docks».

Le traitement du  » social  » dans les médias, en particulier dans les espaces journalistiques, se limite souvent à la couverture des conflits sociaux les plus emblématiques, qu’ils portent sur des revendications collectives de masse (réforme des régimes de retraite, réforme de la fonction publique) ou sur des affrontements internes à une entreprise (Metaleurop, Moulinex). En revanche, on s’intéresse plus rarement à la justice sociale du quotidien, celle des prud’hommes, que révèlent jour après jour les conflits individuels entre les salariés et leurs employeurs. Rien de bien spectaculaire dans ces micro-duels où, dans la majorité des cas (83%), les individus contestent leur licenciement qu’ils jugent abusifs. Rien de bien spectaculaire, et pourtant, c’est aussi dans les tribunaux des prud’hommes que s’écrit l’histoire sociale de notre pays.
Nous proposons donc de mener un travail documentaire sur ce terrain, à l’aide de deux sociologues qui l’ont investi depuis 2007 : Isabelle Astier et Jean-François Laé, qui travaillent à Creil.
Le premier constat est le suivant : ce sont les salariés les moins armés socialement qui ont recours aux prud’hommes. Quand ils vont jusque là, car de nombreux salariés abandonnent l’idée d’obtenir réparation.
Les questions sont les suivantes : quelles raisons poussent les salariés à aller aux prud’hommes ? Comment préparent-ils leur dossier ? Combien sont-ils à renoncer à aller jusqu’au procès ? Pourquoi ? Quelle perception ont-ils de cette justice ?

Un documentaire de Christophe Deleu et Jean-Philippe Navarre
Réalisation : Jean-Philippe Navarre

Plus d’information sur le site de France-Culture.

Prix Bigot de Morogues

Le lundi 17 novembre 2008, la prestigieuse Académie des Sciences Morales et Politiques a décerné à Patrick Gaboriau et Daniel Terrolle, anthropologue et maître de conférences au département de sociologie, le prix Bigot de Morogues. Ce prix décennal est réservé à l’auteur du meilleur ouvrage sur l’état du paupérisme en France et les moyens d’y remédier, publié dans les cinq années qui auront précédé la clôture du concours.
Cet ouvrage est SDF, Critique du prêt-à-penser que Daniel Terrolle a rédigé avec Patrick Gaboriau.
Tout le département félicite Daniel Terrolle pour ce succès !

 

Pour en savoir plus sur Daniel Terrolle :

Ingolf Diener sur RFI

Ingolf Diener, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, est l’invité de l’émission Décryptage, sur RFI, le mercredi 29 octobre 2008, à 14h40, 19h40 et 22h10. Thème de l’émission : « Les élections présidentielles en Zambie » : Les élections présidentielles de Zambie auront lieu demain Jeudi 30 Octobre. Ce scrutin devra désigner un successeur au président Levy Mwanawasa, décédé en août dernier à Paris à l’âge de 59 ans des suites d’une attaque cérébrale. Quels sont les candidats en lice ? Quels sont les enjeux de ces élections ? Quelles sont les relations de la Zambie avec ses pays voisins d’Afrique australe ? Quelle est son histoire ?

Il y a quelques semaines, Ingolf Diener était déjà l’invité de l’émission Décryptage, Focus Pays, Le Swaziland.

Nicolas Jounin sur France Inter

Nicolas Jounin, sociologue et maître de conférences au département de sociologie, était l’invité de Daniel Mermet, lundi 15 octobre, sur France Inter : Leurs bras nous sont soumis.
L’émission est réécoutable en archive sur le site la-bas.org

Soutenance de thèse

Léonie Hénaut, ancienne monitrice et ATER au département de sociologie, soutiendra prochainement sa thèse : « La restauration des oeuvres de musées : transformation d’une activité et dynamique professionnelle« , qui aura lieu le lundi 27 octobre 2008 à 14h, dans la salle de conférence du centre CNRS-Pouchet, 59-61 rue Pouchet 75017 Paris.

Composition du jury :
Régine BERCOT, Professeur des Universités, Paris 8 – Vincennes-Saint-Denis (Directeur)
Charles GADÉA, Professeur des Universités, Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
Antoine HENNION, Directeur de Recherche, CNRS – Centre de Sociologie de l’Innovation
Catherine OMNÈS, Professeur des Universités, Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
Bruno PÉQUIGNOT, Professeur des Universités, Paris 3 – Sorbonne Nouvelle
Glenn WHARTON, Research Scholar, Museum Studies/Conservation Center of the Institute of Fine Arts, New York University – Conservator, Museum of Modern Art, New York

New York !

Claire Lévy-Vroelant, professeure de sociologie à l’université Paris 8, et actuellement en délégation, était récemment à New York. Elle nous envoie ici une série de « cartes postales » de recherche.

Le thème du voyage était : la ville et ses mémoires.

Travaillant sur les lieux de mémoire de l’immigration à Paris et en particulier sur les hôtels meublés, je souhaitais aborder la manière « américaine » de traiter la question.

Mais New York, c’est d’abord l’émerveillement de la hauteur et de la couleur (photos 1 et 2),

Photo 1 : Vue d'ensembre vers Manhattan

Photo 1 : Vue d'ensembre vers Manhattan

Photo 2 : Près de Times Square

Photo 2 : Près de Times Square

c’est aussi, pour les universitaires, un lieu où il fait bon travailler (photo 3 et 4)

Photo 3 : New York Public Library

Photo 3 : New York Public Library

Photo 4 : Columbia University, des militants démocrates

Photo 4 : Columbia University, des militants démocrates

Recherche oblige, première destination Ellis Island, le port d’entrée de plus de 17 millions d’Européens candidats à l’installation aux États-unis de la fin du 19ème siècle au milieu du 20ème (voir le beau livre de Georges Perec entre autres) : le lieu transformé en musée est magnifiquement mis en scène (voir photo 5 et 6) mais il s’agit de la mémoire blanche intégrée – si je peux me permettre cette expression. Pour reprendre la terminologie d’Halbwachs, les cadres sociaux de cette mémoire lui assurent visibilité, légitimité et puissance.

Photo 5 : Ellis Island : entrée du musée, les bagages des migrants

Photo 5 : Ellis Island : entrée du musée, les bagages des migrants

Photo 6 : Acceptés !

Photo 6 : Acceptés !

Les autres mémoires sont à chercher sur place, à Harlem, dans le Bronx, à Chinatown : les lieux associatifs et culturels y semblent organisés sur la base des « communities ». Leur degré de développement et leurs choix de messages manifestent une mémoire qui se construit différemment (voir photos 7 et 8)

Photo 7 : la mémoire déjà « patrimonialisée » de Little Italy

Photo 7 : la mémoire déjà « patrimonialisée » de Little Italy

Photo 8 : A Chinatown, le futur musée des Chinois-Américains

Photo 8 : A Chinatown, le futur musée des Chinois-Américains

Un tout petit échantillon d’un voyage très riche… en ces temps de crise et d’espoir…

Photo 9 : Un bureau de recrutement pour l’US Army dans le Bronx

Photo 9 : Un bureau de recrutement pour l’US Army dans le Bronx

Photo 10 : devinette

Photo 10 : devinette

Claire Lévy-Vroelant, le 2 octobre 2008

Nicolas Jounin dans L’Humanité

Nicolas Jounin, maître de conférence au département de sociologie de l’université Paris VIII, était interviewé dans L’Humanité le 30 septembre 2008 :
Dans la peau d’un ferrailleur : « Riche de trois années d’enquête, le livre de Nicolas Jounin décrit un travail harassant et une ségrégation ethnique très marquée, » écrit Fanny Doumayrou.

Sur les chantiers de gros oeuvre, jusqu’à 60 % des salariés sont « extérieurs » à l’entreprise donneuse d’ordres : soit intérimaires employés par elle, soit salariés d’une entreprise sous-traitante, eux-mêmes intérimaires en majorité. De quand date cette organisation ?

Nicolas Jounin. Cette gestion de la main-d’oeuvre se met en place lors de la crise des années soixante-dix. Les entreprises du bâtiment sont alors confrontées à une importante baisse de la demande. En parallèle, la loi de 1973 rend les licenciements plus difficiles en imposant une cause réelle et sérieuse, alors que les pratiques étaient très souples jusqu’alors. Et ce, au moment où les salariés s’accrochent plus à leur emploi, avec la montée du chômage. Les patrons du bâtiment réclament alors un contrat de chantier, qui permette de licencier à la fin des travaux, mais ils ne l’obtiendront qu’en 1978. Entre-temps, ils ont trouvé d’autres stratégies, grâce à la loi de 1975 qui stabilise le régime de la sous-traitance, et à celle de 1972 qui légalise l’intérim. Contraints de conserver les salariés qu’ils emploient, leur parade est d’embaucher de moins en moins les gens qu’ils font travailler. Depuis, sous-traitance et intérim se sont fortement développés. Aujourd’hui, les entreprises générales externalisent la moitié de leur activité en chiffre d’affaires vers des sous-traitants qui emploient jusqu’à 75 % d’intérimaires.

Lire la suite de l’entretien avec Nicolas Jounin

Jacques Siracusa dans Sciences Humaines

Un compte-rendu de Vacances sociologiques de Jacques Siracusa, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, a été publié dans le magazine Sciences Humaines (octobre 2008, n°197) :
lire le compte-rendu

Pendant les vacances…

… le département de sociologie fut bien représenté au colloque de l’Association internationale des sociologues de langue française, à Istanbul : Marie Ménoret, Régine Bercot, Patrica Paperman, Livia Velpry et Claude Dargent entre autres y étaient.
Patricia Paperman co-signe la préface (avec Sandra Laugier) de Une voix différente de Carol Gilligan,
… Marie Ménoret était en Colombie, invitée par l’Université Externado de Bogota pour un colloque international, Interacciones en oncología,
… Régine Bercot publie : â??Hôpital : petis arrangements avec les règlesâ??, Sciences Humaines, Octobre 2008 [lien vers l’article]
… Baptiste Coulmont (avec sa collègue de l’université de Caen Céline Béraud) ont terminé un manuel Les courants contemporains de la sociologie
… Axel Pohn-Weidinger a participé à la conférence « Language et Scientific Thought » de lâ??ISSEI (International Society for the Study of European Ideas) à Helsinki
… Claire Lévy-Vroelant, dans le n°42 juillet 2008 de la revue Précarité et alimentation, a donné une interview pour le dossier « Cuisiner et manger dans une chambre d’hôtel: un défi quotidien » et publié un chapitre, « Le droit au logement: enseignements d’une approche historique », dans un ouvrage collectif Crises et politiques du logement en France et au Royaume-Uni (Presse de la Sorbonne Nouvelle, D. Fée et C. Nativel éd.).

Nicolas Jounin dans Rue89

Le magazine internet Rue89 a interviewé récemment Nicolas Jounin, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8 :

Quotidien sur les chantiers: un sociologue clandestin témoigne (par Lise Barcellini)
Ethnicisation des tâches, précarité, transgression des règles: la réalité crue du BTP racontée par un chercheur « infiltré ».
Pendant douze mois, Nicolas Jounin a mené une double vie: intérimaire du bâtiment le jour, sociologue la nuit. Sans qualification, il sera tour à tour manœuvre (tout en bas de l’échelle sociale), aide-coffreur et ferrailleur.
lire la suite

Rue89 a mis en ligne des parties de l’interview :

Pour en savoir plus : Nicolas Jounin est maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8. Plusieurs articles sont disponibles sur sa page sur le site du département de sociologie.

Christelle Avril dans Sciences Humaines

Le dernier article de Christelle Avril, PRAG au département de sociologie de l’université Paris 8, a suscité l’intérêt de Xavier Molénat de Sciences Humaines (Juin 2008) :

Personnes âgées : sollicitude obligée ?, par Xavier Molénat
On attend généralement des personnes qui travaillent auprès des personnes âgées qu’elles montrent de la sollicitude. Les aides à domicile par exemple, qui s’occupent des courses, du ménage, des repas et du linge, se voient souvent demander des petits soins. Faire une toilette, peigner des cheveux, nettoyer des excréments ou couper des ongles sont des tâches qui ne font pas partie de leur mission officielle. Mais on imagine qu’elles les accomplissent «?de bon cœur?», étant donné la «?fragilité?» de ce public.
La sociologue Christelle Avril, qui a observé ces aides à domicile sur le terrain, souligne pourtant qu’une fraction d’entre elles affirme refuser systématiquement (ou accepter très rarement) d’effectuer ces petits soins, n’y trouvant aucune gratification.
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Quelques nouvelles du département de sociologie

Le département accueillera en septembre une nouvelle collègue, Livia Velpry, auteure de Le quotidien de la psychiatrie : Sociologie de la maladie mentale (Editions Armand Colin, 2008).
Deux collègues habilitées à diriger des recherches quittent le département. Elles ont été recrutées comme professeurs dans deux universités :
Delphine Gardey a été élue professeure de sociologie à l’université Versailles-Saint-Quentin
Tiphaine Barthélémy a été élue professeur de sociologie à l’université de Limoges
Félicitations à elles deux !
Régine Bercot et Claire Lévy-Vroelant ont obtenu des délégations pour recherche à partir de septembre.

Quelques collègues prennent leur retraite très prochainement : Patrick Parmentier et Martine Naffréchoux, ainsi que Guy Briot.
N’Galam Sow, secrétaire de la licence de sociologie, quitte aussi le département de sociologie : il a été admis au concours de Sasu catégorie B.

Suite à ces départs en retraite et aux recrutements (à l’extérieur) de deux collègues devenues professeurs, le département envisage cinq recrutements de maître-sse-s de conférences. Les profils suivants ont été déposés auprès des instances concernées : les différents conseils de l’université se prononceront au cours des prochains mois.
section 19
Modes de vie, pratiques culturelles
Genre et rapports sociaux de sexe
Sociologie, méthodes quantitatives
Sociologie du travail, travail social
section 20 – département de sociologie
Sociologie de la famille et anthropologie

Dans l’immédiat, plusieurs ATER viennent renforcer le département, dont LE GALL, Brice ; OLLIVIER, Carine ; NECHTSCHEIN, Sarah ; LAZARUS, Jeanne…

Jean-François Laé sur France Culture

Jean-François Laé, professeur de sociologie à l’université Paris 8 est l’invité de Michèle Perrot dans l’émission « Les lundis de l’histoire » sur France Culture le lundi 7 juillet 2008.
Thème de l’émission : « Enquêtes sociales et vie populaire ». Jean-François Laé y parlera de son dernier ouvrage, Les Nuits de la main courante (Paris, Editions Stock, 2008).
 

Pour aller plus loin :

  • Présentation des Nuits de la main courante et extrait de quelques pages.
  • Page de J-F Laé et nombreux articles en ligne
  • Nicolas Jounin dans Les Échos

    logo les échosLe quotidien économique Les Échos rend compte de l’ouvrage récent de Nicolas Jounin, Chantier interdit au public :

    Derrière les palissades. L’analyse cruelle du monde du bâtiment par un sociologue.
    L’« observation participante » est le moyen pour un sociologue de ne pas rester à l’extérieur du groupe social dont il veut comprendre les comportements mais de s’y intégrer. D’où la richesse et l’authenticité du compte rendu de telles expériences. D’où aussi le risque de subjectivité qu’entraîne cette immersion. Dans le récit que nous livre Nicolas Jounin des longs mois pendant lesquels il a travaillé comme ferrailleur dans divers chantiers du bâtiment, il parvient à restituer de manière vivante la vie quotidienne dans ce monde du béton armé tout en gardant une objectivité qui donne toute leur crédibilité à ses analyses. Il décortique avec une précision cruelle les stratégies de domination des employeurs tout en se gardant de porter un jugement moral. C’est ce refus du pittoresque comme du militantisme que confère tout son poids de réalisme aux descriptions qu’il nous offre.
    lire la suite

    Nicolas Jounin est maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8. Plusieurs articles sont disponibles sur sa page sur le site du département de sociologie.

    Nicolas Jounin dans Le Nouvel Observateur

    Le magazine Le Nouvel Observateur rend compte, dans son numéro du 12 juin, du travail de Nicolas Jounin, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8

    Quand un chercheur se fait O.S.
    Un jeune universitaire, qui a décidé de travailler incognito plusieurs mois comme ouvrier du bâtiment, dévoile les rouages d’un quotidien que nous préférons souvent ignorer

    Indiana Jones, l’archéologue aventurier, a sans doute beaucoup fait pour dépoussiérer l’image du métier de prof d’université, lui donner du glamour. Mais à sa façon, Nicolas Jounin n’est pas en reste. D’ailleurs, qui sait si, avec son éclatant sourire de jeune premier et ses beaux yeux verts, ce jeune sociologue du travail, maître de conférences à Paris-VIII, ne va pas, lui aussi, susciter des vocations. Mais à la différence du héros hollywoodien, il s’est colleté à un réel qui n’avait rien de factice. Il a cherché l’aventure non pas dans la jungle amazonienne mais au coin de la rue pour préparer sa thèse de doctorat ! Loin du cliché de ces chercheurs qui ne chercheraient rien, coupés du monde et de ses réalités, Nicolas Jounin a en effet décidé de se faire embaucher incognito comme ouvrier dans le bâtiment.
    Lire la suite de l’article

    Quelques extraits de son livre, Chantier interdit au public sont reproduits.

    Nicolas Jounin au Journal télévisé

    Nicolas Jounin, maître de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, était l’invité du Journal Télévisé du 13h sur France 2, jeudi 19 juin 2008 :

    Nicolas Jounin est l’auteur de Chantier interdit au public, Paris, La Découverte, 2008.

    Jean-François Laé dans Le Monde

    Jean-François Laé, professeur de sociologie à l’université Paris VIII, a publié récemment Les nuits de la main courante aux éditions Stock. Le journal Le Monde, par la plume de Luc Bronner, en rend compte :

    Archives du quotidien
    Voici un ouvrage des plus étonnants. Un livre où l’auteur, Jean-François Laé, vous prend par la main et vous emmène dans l’arrière-cour des services publics. Avec lui, on grimpe une par une les marches de l’escalier dans un immeuble HLM en suivant le concierge. On se glisse dans les pas d’un veilleur de nuit qui lutte contre le sommeil et accomplit sa ronde dans un centre d’hébergement. On s’interroge, avec les éducateurs de l’aide sociale à l’enfance, sur les appels aux secours d’adolescents en danger et la difficulté à inventer des réponses. On souffle aussi avec les aides-soignantes d’une clinique pour handicapés après une matinée difficile à tenter d’apaiser les « corps abîmés ».
    Jean-François Laé est un sociologue du quotidien. Un observateur des petits riens, des événements minuscules qui racontent la société. Son idée-force est de s’intéresser aux mains courantes, aux notes de service, aux bulletins internes, aux cahiers de liaison, aux « journaliers » – bref, à tous les écrits administratifs du quotidien, tous ceux que le monde extérieur ne voit jamais et qui servent à organiser, transmettre des consignes, faire passer des informations internes, raconter la journée ou la nuit écoulée.

    Une mine d’or, en réalité, d’où jaillissent « la contingence et la routine », « l’aigu et le chronique », « le banal et les petits extras ». Et comme l’écrit ne suffit pas, le chercheur accompagne ses héros anonymes dans les couloirs, les salles de réunions, les halls, les escaliers, à travers les méandres et la grisaille des services au public.
    Lire la suite…

    Lien vers une copie de l’article :

    Pour aller plus loin :

  • Présentation des Nuits de la main courante et extrait de quelques pages.
  • Page de J-F Laé et nombreux articles en ligne
  • Quelques nouvelles de Barbara Casciarri

    Barbara Casciarri, maîtresse de conférences dans notre département, est en détachement depuis l’année 2006-2007 au Soudan, pour coordonner le CEDEJ (Centre d’Etudes et Documentation Economique et Juridique) de Khartoum, centre français de recherche en sciences sociales qui mène des programmes interdisciplinaires sur le Soudan contemporain en partenariat avec les universités soudanaises. A côté de l’activité de coordination du centre, elle développe ses recherches sur les groupes pastoraux soudanais : d’une part, elle mène un « restudy » sur le groupe Ahâmda, qui avait fait l’objet d’un long terrain (1989-1995) terminé par la production de son mémoire de thèse en 1997 ; d’autre part, elle a plus récemment commencé un travail de terrain auprès du groupe Baggara Hawazma (éleveurs de bovin de la bande sahélienne) dans le Sud Kordofan. Elle nous envoie un aperçu synthétique et quelques photos sur ces deux recherches en cours :

    Les pasteurs Ahâmda du Butana au Nord-Est de Khartoum

    En revenant au Soudan en 2006, après 11 ans d’absence depuis mon dernier terrain (17 depuis mon premier) j’ai pu retourner chez les Ahâmda, groupe de pasteurs arabophones auprès duquel j’avais effectué une enquête de terrain pour mon travail de thèse entre 1989 et 1995. Mon projet actuel de recherche auprès d’eux vise deux axes principaux dans le cadre de l’étude des dynamiques de transformation sociales du Soudan contemporain : d’une part, dans le domaine de l’anthropologie politique, l’étude de formes d’interaction entre les institutions politiques « traditionnelles » (notamment la gabîla, terme le plus souvent traduit comme « tribu ») et les institutions étatiques. D’autre part, dans le domaine de l’anthropologie économique, l’étude des formes de gestion de l’eau, en tant que ressource rare et convoitée, par cette population rurale qui a subi dans les dernières années des transformations remarquables, en connexion avec les transformations vécues par le pays au sens plus large.

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    Photo 1 : hafîr, réservoir pour l’eau pluviale, dans la zone du Kanjar

    Le recensement des sources d’approvisionnement en eau (hafîr ou réservoirs traditionnels, puits, château d’eau) et les formes de leur gestion sociale, les transformations économiques dans le sens d’une diminution du poids du pastoralisme nomade et de l’agriculture de subsistance par rapport au travail salarié, les enjeux de la gestion du pouvoir dans l’interaction entre les formes « traditionnelles » des institutions de la gabîla et celles d’origine étatique, ont été les phénomènes les plus observés dans une série de 15 missions effectués sur un an et demi chez les Ahâmda. Le contexte global est celui d’une transformation intensive et rapide de l’environnement écologique et socio-politique des Ahâmda, qui ressent aujourd’hui de la proximité de la ville de Khartoum et de son expansion, ainsi que de l’insertion abrupte dans leur ancien territoire d’éléments d’origine externe et porteurs de mutations notables – l’implantation d’une raffinerie par le Chinois et la création autour de celle-ci d’une « free market zone », la construction d’un barrage sur le cours d’eau temporaire plus important de la région, l’aménagement d’une route goudronnée en plein désert pour relier la capitale à la zone récemment industrialisée plus au Nord, etc.. Cela fait de la recherche auprès des Ahâmda un laboratoire idéal d’observation des effets et des réactions au niveau local des communautés rurales vis-à-vis des interventions émanant d’un contexte national et international qui est celui de la globalisation.

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    Photo 2 : exhaure de l’eau au puits de Dalaja

    Dans cette enquête autour de la gestion des ressources naturelles en milieu aride, l’observation effectuée pendant la saison sèche (mars-juin) est davantage importante, car c’est pendant cette période, lorsque les conditions écologiques obligent les groupes installés dans le désert à recourir aux sources traditionnelles pour satisfaire leurs besoins en eau, que des conflits peuvent plus facilement surgir pour l’accès à l’eau mais que, en même temps, des anciennes solidarités peuvent être réactivées. Ainsi, plusieurs observations ont été réalisées auprès du puits de Dalaja, qui se situe à environ 30 km à l’Est du Nil, en plein désert et qui est utilisé uniquement en saison sèche, tandis qu’après la saison des pluies on préfère exploiter l’eau collectée dans les hafîr, réservoirs en plein air creusés par des techniques traditionnelles à côté du campement ou du village. Réalisé à l’époque de la colonisation par les nomades Ahâmda, outre à l’intérêt d’une morphologie témoignage de techniques traditionnelles désormais en disparition, cet ouvrage dont la profondeur est 47 rajil (environ 82 mètres) revêt une importance fondamentale pour saisir l’imbrication entre dimension socio-politique et gestion de l’eau en tant que ressource matérielle.

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    Photo 3 : abreuvement des troupeaux au bassin du puits de Dalaja

    Par un système de partage des droits d’accès et par la structuration des bassins autour du puits central, l’ouvrage s’avère être l’inscription matérielle au sol d’une structure sociale très complexe, reflétant l’articulation des divers lignages au sein d’une tribu considérée comme groupe solidaire d’accès aux ressources et de défense du territoire. Nous nous trouvons ainsi face à deux conceptions divergentes – qui coexistent suite aux phénomènes de transformation issus de la globalisation – du statut de l’eau dans la société : d’une part, celle qui la considère comme bien collectif, dont l’accès et la circulation sont étroitement liés au réseau des relations intra-tribales et lignagères, et se font en dehors de tout principe marchand ; d’autre part, celle qui considère l’eau en tant que marchandise que l’on peut acheter comme tout autre bien et qui n’est plus au centre des relations sociales. L’une des focalisations de notre enquête vise à mettre en parallèle ces deux cas de figure qui semblent se manifester parmi les Ahâmda : la situation des villages sédentarisés près du Nil, où les transformations récentes ont fait avancer une vision nouvelle et « moderne » de l’eau comme bien marchand, liée à l’essor des comités populaires (lajna sha’abiya) d’origine étatique, et la situation des groupes, plus à l’intérieur dans le désert, qui sont à la fois liés à une vision « socialisée » de la gestion des ressources en eau allant de pair avec le maintien de l’importance des structures politiques lignagères « traditionnelles ».

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    Photo 4 : attente de la distribution au château d’eau de Timaim

    Les nomades Hawazma du Sud Kordofan

    En voulant ajouter un deuxième cas à mes travaux sur les sociétés pastorales soudanaises, à partir de mai 2007 j’ai réalisée une mission dans la zone de Kadugli (Sud Kordofan). Il s’agissait d’un premier survey pour tester la faisabilité d’un terrain auprès des groupes Hawazma (Baggara) de la région. Dans le contexte du nouveau programme de recherche du CEDEJ en partenariat avec l’Université de Khartoum sur l’accès et la gestion des ressources en phase de globalisation, l’objectif de l’enquête sur ce groupe – pour lequel l’élevage transhumant de bovins demeure une activité économique prioritaire malgré les phénomènes de sédentarisation, urbanisation, conflit armé – est d’analyser les formes actuelles d’exploitation et d’accès aux ressources du territoire (notamment l’eau et la terre).

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    Photo 5 : maison dans un campement de saison sèche à Wadi Abbadi

    De fait, certains facteurs récents tels la crise écologique, les transformations liées à l’impact de l’économie de marché (développement du travail salarié, expansion de l’agriculture mécanisée, etc.) et les bouleversements induits par la guerre qui a touché la région des Monts Nouba entre 1989 et 2003, rendent davantage intéressante l’analyse des dynamiques d’adaptation au changement des systèmes socio-économiques locaux. De plus, ce groupe à l’origine fort hétérogène, au-delà de l’uniformité idéologique reconstruite à l’aide du discours généalogique, s’avère très intéressant pour saisir les dynamiques sociales et identitaires de l’arabisation dans les rapports multiples et de longue durée entre groupes Baggara et groupes Nouba dans cette région à la frontière entre le Soudan « arabe » et « africain ».

    Dans ce cas également, les stratégies d’adaptation aux changements de ce groupe nomade méritent d’être saisies, dans les différentes configurations, d’une part, entre groupes urbanisés de récente sédentarisation et groupes qui demeurent liés plus fortement au pastoralisme nomade, et, d’autre part, au sein du même groupe nomade entre la saison sèche et celle des pluies. Ainsi, dans la première phase de l’enquête, des données ont été recueillies dans un quartier habité par une section des Hawazma sédentarisés près de Kadugli (Hay Goz) et dans deux farig (campements) environnants (Wadi Abbadi, Korum) où les membres d’une même section pratiquant encore l’élevage mobile stationnent pendant la période sèche de l’année.

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    Photo 6 : préparation au déplacement lors de la transhumance, près d’El-Obeid

    La recherche s’est poursuivie en septembre 2007, vers la fin de la saison de pluies (kharif), dans la région d’El-Obeid, environ 350 km au Nord, où le groupe ciblé se rend pour la transhumance annuelle se déplaçant avec les troupeaux des campements et des villages de saison sèche. Dans le mode de vie pastoral – qui demeure une option fondamentale pour ce groupe malgré l’avancée des processus de sédentarisation, urbanisation et engagement dans le travail salarié – le kharif est un moment central. Du point de vue économique, par l’adaptation aux variations écologiques du territoire, la transhumance permet aux éleveurs Hawazma de commercialiser leur bétail et le lait dans les marchés d’El Obeid ainsi que dans une série de petits marchés étalés le long des étapes de leur parcours. Nous avons relevé ces activités dans la ville d’El-Obeid (lieu de rencontre, en cette saison, de plusieurs groupes d’éleveurs de bovins et de chameliers) et dans certains villages au Sud de la ville, comme Hammadi, Hijeiz et Umm Dafasu. D’un point de vue social, l’activité de transhumance implique une division des tâches et de la localisation des unités domestiques et des individus les composant, qui illustre les stratégies complexes mises en place par ce groupe pour pourvoir à une organisation viable de leur vie pouvant intégrer à leur spécialisation en tant que groupe d’éleveurs mobiles les opportunités de l’agriculture, pluviale et irriguée, du travail salarié, de l’accès aux services fournis par l’Etat – dont l’éducation des enfants. L’étude de ce groupe de pasteurs soudanais semble apporter une confirmation supplémentaire à certaines des analyses récentes sur les groupes pastoraux en zone aride : le caractère non opératoire des notions de « nomade » et « sédentaire » en tant que catégories dichotomiques, la persistance de l’option de l’élevage mobile même en présence de l’intégration d’une partie des aspects de la vie urbaine et sédentaire, enfin, l’importance que cette activité économique et le mode de vie qui y est attaché revêtent comme moyen de production et reproduction sociale d’une large partie des groupes soudanais dans des situations de crise écologique et politique – allant à l’encontre d’un discours diffusé sur la « nécessité » de la sédentarisation des nomades.

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    Photo 7 : femmes qui vendent le lait au marché d’Umm Dafasu

    Le cas étudié est encore plus intéressant lorsqu’on se situe dans la perspective de saisir les transformations qui ont affecté les pratiques de transhumance de groupes comme les Hawazma suite à la longue période de guerre qui a touché la région des Monts Nouba. Dans cette optique, nous avons commencé à travailler en recueillant des témoignages d’histoire orale, sur les aspects politiques de l’organisation pastorale, telles que les institutions locales, informelles ou formalisées par l’intervention étatique, qui au sein de ces groupes sont chargés de gérer l’accès aux ressources du territoire et les conflits qui en découlent, en temps de paix comme en temps de guerre.
    Au mois de mars 2008 une troisième mission a été réalisée chez les Hawazma du Sud Kordofan, en collaboration avec un doctorant en linguiste africaine de l’Université « L’Orientale » de Naples, S. Manfredi, pour étudier les processus de scolarisation auprès du groupe. L’objectif de cette mission était double : d’une part, en liaison avec la problématique de l’accès aux ressources, la scolarisation des enfants se révèle ici comme une des stratégies pratiqués par ce groupe nomade en vue de l’adaptation aux changements survenus du système pastoral (et son niveau est assez élevé, contredisant les préjugés sur la réticence des nomades par rapport à l’école), d’autre part, la scolarisation est au cœur des enjeux de la construction identitaire, deuxième axe de recherche auprès du groupe.

    photo8-casciarri
    Photo 8 : danse de mariage à Korum

    Postes d’ATER (2008-2009) – classement

    Classements proposés par la commission de spécialistes, section 19 du CNU, réunie le 27 mai 2008.
    Poste 19MCF0556 : Deux demi-ATER

    • Premier demi-ATER : 1/Debauche Alice, 2/Collet Anaïs, 3/Schutz Gabrielle, 4/Toader Alina
    • Deuxième demi-ATER : 1/Dietrich Pascale, 2/Condé Pierre-Yves, 3/Garcin Elsa, 4/Chambon Julien

    Poste 19MCF0437 : Un ATER « temps plein »

    • 1/Ollivier Carine, 2/Belton Leslie, 3/Cousteaux Anne-Sophie, 4/Hauchecorne Mathieu, 5/Mignot Jean-François

    Poste 19MCF0840 : deux demi-ATER

    • Premier demi-ATER : 1/Nechtschein Sarah, 2/Choquet Julien, 3/Salman Scarlett, 4/Chabault Vincent
    • Deuxième demi-ATER : 1/Martinez Christian, 2/ Lazarus Jeanne, 3/Giraud Colin, 4/Malogne Gwendoline

    Poste 19MCF0374 : deux demi-ATER

    • Premier demi-ATER : 1/Le Gall Brice, 2/Naudet Jules, 3/Pradel Benjamin, 4/Molinero Stéphanie
    • Deuxième demi-ATER: 1/Auvert Anne-Julie, 2/Zolesio Emmanuelle, 3/Barrio Sébastien, 4/Ambrosetti Elena

    Poste 20PR1026 : Deux demi-ATER

    • Premier demi-ATER : 1/Feldman, Nehara, 2/Pellegrini Patricia
    • Deuxième demi-ATER : 1/Frediani Marcelo, 2/Cesard Nicolas

    Poste 20MCF0617 : Un ATER, « temps plein », semestrialisé

    • Premier semestre : 1/Carraro, Flavia, 2/Cesard Nicolas
    • Deuxième semestre : 1/Ben Hounet Yazid, 2/Pellegrini Patricia

    Des nouvelles d’Aline Hémond

    Aline Hémond, anthropologue et maîtresse de conférences au département de sociologie de l’université Paris 8, vient d’effectuer un travail de terrain sur les cérémonies de demande de pluie dans le sud-ouest du Mexique, dans le village nahua d’Atliaca. Parmi les temps forts du cycle cérémoniel, durant la fête Sainte-Croix (1er-3 mai), des offrandes sont jetées dans le gouffre d’Ostotempa, sur les terres communales d’Atliaca. Les villageois considèrent que la croix (à ne pas confondre avec le crucifix) est une divinité, maîtresse des vents.

    Légende photo 1 : Rencontre de la croix « invitée » de Chilpancingo (capitale de l’état de Guerrero) avec celle de la majordomie d’Atliaca.

    Légende photo 2 : Croix du promontoire d’Ostotempa.