Claire Lévy-Vroelant, professeure de sociologie à l’université Paris 8, et actuellement en délégation, était récemment à New York. Elle nous envoie ici une série de « cartes postales » de recherche.
Le thème du voyage était : la ville et ses mémoires.
Travaillant sur les lieux de mémoire de l’immigration à Paris et en particulier sur les hôtels meublés, je souhaitais aborder la manière « américaine » de traiter la question.
Mais New York, c’est d’abord l’émerveillement de la hauteur et de la couleur (photos 1 et 2),
c’est aussi, pour les universitaires, un lieu où il fait bon travailler (photo 3 et 4)
Recherche oblige, première destination Ellis Island, le port d’entrée de plus de 17 millions d’Européens candidats à l’installation aux États-unis de la fin du 19ème siècle au milieu du 20ème (voir le beau livre de Georges Perec entre autres) : le lieu transformé en musée est magnifiquement mis en scène (voir photo 5 et 6) mais il s’agit de la mémoire blanche intégrée – si je peux me permettre cette expression. Pour reprendre la terminologie d’Halbwachs, les cadres sociaux de cette mémoire lui assurent visibilité, légitimité et puissance.
Les autres mémoires sont à chercher sur place, à Harlem, dans le Bronx, à Chinatown : les lieux associatifs et culturels y semblent organisés sur la base des « communities ». Leur degré de développement et leurs choix de messages manifestent une mémoire qui se construit différemment (voir photos 7 et 8)
Un tout petit échantillon d’un voyage très riche… en ces temps de crise et d’espoir…
Claire Lévy-Vroelant, le 2 octobre 2008