Que faire d’une correspondance, d’un agenda, d’un journal de rêve, d’une lettre à l’administration, d’un carnet d’héritage, d’un journal personnel?
En mosaïques, les archives personnelles sont spontanément indéchiffrables. Il faut les mettre en séries pour en extraire des normes d’expression. Car l’unité ici n’est ni
une population, ni un territoire, ni un problème singulier, mais un geste d’écriture qui agit dans les relations personnelles et au travail, à domicile ou en institution, dans les
relations de dépendance et dans des cadres légaux.
L’individu n’existe pas hors du jeu social qui se trame autour de lui, sinon par des jeux d’effacement, de censure et de gommage.
Les écritures personnelles témoignent ainsi pour des milliers d’autres, traversent des épaisseurs de temps silencieux et durent au delà de leur lecture. Elles disent une
histoire collective. Un autre point de vue pour saisir le social en acte? Nous sommes partis de ce choix.
Parution en octobre 2011